L’industriel et sénateur Serge Dassault est jugé à partir de lundi 4 juillet pour blanchiment de fraude fiscale. La justice le soupçonne d’avoir dissimulé des dizaines de millions d’euros aux Iles Vierges, au Luxembourg et au Liechtenstein. Il s’agit du premier procès du sénateur (Les Républicains), âgé de 91 ans. Il doit se tenir jusqu’à jeudi.
Ancien PDG d’un fleuron de l’aéronautique française, l’ex-maire de Corbeil-Essonnes fait l’objet d’une citation directe du parquet national financier (PNF) devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris, à l’issue d’une enquête sur son patrimoine ouverte en novembre 2014. Une période de moins de deux ans entre le début de l’enquête et le procès, qui illustre la volonté du PNF de réduire les délais autant que possible.
(…) Dans l’enquête menée par les juges d’instruction, plusieurs témoignages accréditent un système d’achat de voix. Les magistrats ont aussi saisi à la résidence et QG politique de Serge Dassault des listes d’électeurs avec les mentions « payé » et « non payé » et des annotations (« permis de conduire », « soutien sortie détention »…), formules tendant à accréditer cette pratique frauduleuse.
L’industriel est mis en examen pour achat de votes, complicité de financement illicite de campagne et financement en dépassement du plafond autorisé. Il ne nie pas les dons, mais conteste toute corruption et tout lien avec les élections. L’affaire en toujours en cours d’instruction.