La principale préoccupation de la mission d’enquête du Sénat concerne la dépendance de l’islam de France à l’égard de l’Algérie (qui contrôle la Grande Mosquée de Paris), du Maroc et de la Turquie. Elle liste les domaines où l’influence de ces Etats reste encore très forte : financements des mosquées, envoi d’imams détachés, formation d’imams français, structuration des fédérations représentatives de l’islam de France. Toutefois, selon les chiffres donnés dans le rapport, les fonds en provenance de l’étranger (principalement pour des projets de mosquées) sont moins importants qu’on ne pourrait le croire : 6 millions chaque année pour le Maroc et à peine 4 millions pour l’Arabie Saoudite.
[…] Pour donner son indépendance et des moyens à l’islam de France, il faut résoudre impérativement la question des financements. La mission d’enquête estime que les ressources existent en France, notamment à travers les dons des fidèles. «Un imam de la région parisienne nous a confié que la zakat (l’aumône) récoltée pendant le mois de ramadan s’élevait à plus d’1 million d’euros dans sa mosquée», raconte Nathalie Goulet. La mission d’enquête n’est pas opposée à des financements étrangers. Elle estime cependant nécessaire une impérative «transparence». […]
Pour les sénateurs, l’autre chantier prioritaire concerne les instances représentatives de l’islam de France. Ils dressent un constat très sévère sur le Conseil français du culte musulman (CFCM) qui, selon eux, vit «coupé de sa base». Ils souhaitent que les musulmans s’organisent eux-mêmes «dans le cadre de nouvelles modalités». […]
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Merci à Lilib