“C’est une honte.” Les mots se sont vite durcis lors de la réunion organisée mercredi par Solidarité migrants à Beauvais. L’association tire la sonnette d’alarme à propos de la situation des mineurs étrangers isolés sur le point d’atteindre la majorité. Pour ces jeunes venus sans parents de Guinée, du Pakistan ou du Mali, fêter leurs 18 ans n’a plus rien de réjouissant.
L’Aide sociale à l’enfance (ASE), qui dépend du département, a l’obligation de prendre en charge la sécurité, l’hébergement et l’éducation des mineurs isolés qui entament le plus souvent un bac pro, un CAP ou encore un BTS.
Jusqu’à présent, ils pouvaient ensuite bénéficier d’un contrat jeune majeur qui assurait la continuité de leur prise en charge et leur permettait de poursuivre leurs études jusqu’à l’obtention du diplôme, puis de demander un éventuel titre de séjour leur permettant de chercher un travail. Mais depuis quelques mois, à l’initiative du conseil départemental, l’ASE, dont le budget est à la baisse, ne renouvelle plus les contrats jeunes majeurs, jugés trop coûteux en raison de l’augmentation du nombre de jeunes pris en charge dans l’Oise.
Ces « adoptés » du département « peuvent parfois se retrouver à la rue du jour au lendemain et ne peuvent plus, ou difficilement, financer la fin de leurs études, rappelle Michèle Kachouche présidente de Solidarité migrants Beauvais. Même les éducateurs sont pris de court ». Ces formations payées par la collectivité, interrompues avant d’être achevées sont un « non-sens », voire un « gâchis » pour nombre de jeunes désemparés et de militants dans la salle. (…)
Le Parisien
Merci à cathyB