À la Sainte-Baume (Var), l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon (OSP) s’apprête à accueillir une centaine de participants à sa 6e université d’été, du 24 au 27 août, sur le thème « Cultiver nos identités ». Un pluriel choisi pour éviter les crispations autour de ce type de réflexion.
La 6e université d’été, du 24 au 27 août, entend apporter le souffle de l’Évangile à la réflexion sur l’identité.
Ainsi le Père Louis-Marie Guitton, directeur de l’OSP, écarte-t-il le souvenir du grand débat sur l’identité nationale lancé en 2009 par l’ex-ministre de l’Immigration, Éric Besson : «On était sans doute dans un calcul politique plus que dans une réflexion apaisée.» Un pluriel choisi aussi pour élargir le regard : «La question de l’identité est bien plus large que la simple identité nationale», fait valoir le prêtre en énumérant diverses « identités » que ces quatre jours tenteront de définir : l’identité européenne, celle des chrétiens en politique, mais aussi l’identité ou l’essence de l’homme face à sa remise en cause par le courant de pensée transhumaniste.
Enjeu de ces journées : favoriser une réappropriation par les chrétiens de toutes leurs racines dans un contexte où ceux-ci craignent parfois de voir peu à peu leur culture disparaître. «On est confronté à une compétition des identités religieuses et philosophiques», pointe le Frère dominicain Joël-Marie, prieur du couvent de la Sainte-Baume, hôte de l’événement, en évoquant l’islam et la laïcité. Face à cette recrudescence des identités, «les catholiques pourraient se sentir menacés», souligne-t-il.
Or, cette réappropriation des racines chrétiennes ne peut être complète que si l’Esprit Saint y insuffle le dynamisme de l’Évangile. «Si l’on recherche l’identité pour s’enfermer et exclure quiconque la menacerait, ce n’est absolument pas constructif», reconnaît le Père Guitton. Pour le directeur de l’OSP, au contraire, «si cette recherche permet de transmettre ce que j’ai de meilleur et d’accueillir l’autre, l’échange sera fécond».
Chargé d’intervenir sur la question de l’identité européenne, Sébastien Wagner, de l’Institut Saint-Benoît (ISB), un organisme qui promeut la béatification de l’un des pères fondateurs de l’Europe Robert Schuman, se fait à sa façon l’écho de cette crainte : «La rencontre d’autres traditions est une source de richesses, mais on n’est pas obligé de tout accepter.» […]
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