Les candidats d’origine maghrébine et ceux vivant dans les quartiers défavorisés sont pénalisés dans l’accès aux fonctions publiques hospitalière et territoriale, selon un rapport remis mardi au Premier ministre, le premier à s’intéresser à la discrimination dans l’emploi public.
Ce rapport, commandé par Manuel Valls à Yannick L’Horty, enseignant-chercheur à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée, est le premier du genre à se pencher sur les risques de discrimination dans le recrutement de la fonction publique (État, hospitalière, territoriale).
Yannick L’Horty s’est appuyé sur l’exploitation systématique de bases de données de concours externes de la fonction publique d’État, et des campagnes de tests de discrimination dans l’accès à l’emploi public et à l’information sur les offres d’emploi. À ces données s’ajoutent des entretiens auprès de recruteurs.
Concernant l’accès à l’emploi, les tests ont porté sur l’envoi de 3.258 candidatures virtuelles en réponse à 1.086 offres d’emploi réelles concernant cinq professions dans les trois versants de la fonction publique : policier national, infirmier en soins généraux, responsable administratif, technicien de maintenance et aide-soignante.
Ils montrent que les candidats d’origine maghrébine sont pénalisés dans les fonctions publiques hospitalière et territoriale, où les modes de recrutement sont « très décentralisés et très peu organisés », proches de ceux du privé, et qu’il en va de même pour les candidats résidant dans des quartiers défavorisés.
En revanche, les tests ne révèlent pas de différence de traitement dans la fonction publique d’État, où des actions en faveur de l’égalité ont été déployées depuis dix ans (label diversité, parité et pluralité des jurys et commissions de recrutement notamment), très variables cependant d’un ministère à l’autre, souligne le rapport. (…)
Le Point
Merci à cathyB