Comment vit-on son adolescence dans les quartiers populaires de la cité phocéenne ? Immersion dans la jeunesse française de Marseille.
Les quartiers nord de Marseille. Leur béton, leurs hauts immeubles qui s’alignent puis se noient au milieu des collines rocailleuses. Leurs jeunes silhouettes ployant sous la chaleur d’un début d’été, immobiles, comme accrochées aux murs. Leur détresse, économique et sociale. Et leur actualité, qui bat au rythme des faits divers, plus dramatiques les uns que les autres. Pourtant, ces quartiers nord ne sont pas faits d’un seul roc. Il ne s’agit pas d’un univers uniforme. Au milieu du bitume surnagent d’autres réalités. Elles se confondent même. Et l’été les met en scène avec une puissance accrue.
Ami, 16 ans (en blanc), et ses copines viennent retrouver leurs « collègues » qui jouent sur le terrain de basket de la résidence du Mail. Ami est en seconde générale et veut devenir éducatrice spécialisée. La sagesse supposée des filles ? « Elles sont pires », coupe un des joueurs. « En général, on est plus sages », rectifie Ami. « Peut-être que c’est plus facile pour nous ? », interroge-t-elle.
À la Busserine, un terrain de foot a été aménagé au pied des immeubles. Les plus grands semblent y jouer une importante partie tandis qu’autour, dans des éclats de rire, vont et viennent les petits du quartier. L’anarchie semble y régner, mais on y observe une règle tacite : les plus grands veillent sur les petits.
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La Vie