Dans le quartier des Quatre-Chemins à Pantin (93), des femmes ont obtenu un local de la mairie pour créer un café associatif où elles se sentent “à l’aise” car ici, aux Quatre-Chemins, l’ambiance est là aussi “étrangement… masculine”. Le titre de l’article évoque le “machisme”.
« C’est parfois pesant », reconnaît Julia, accoudée au bar du Pas si loin. Même si elle ne souhaite pas devenir « parano », la jeune femme choisit stratégiquement ses vêtements chaque matin. « Sinon, on ne fait pas cinq mètres sans se prendre des réflexions… » . « Ici, c’est dur d’être une femme », cingle amèrement un client.
Dans la rue Berthier où est implanté le café refuge, une vingtaine d’hommes patientent sur la placette. Pas une femme à l’horizon. Plus loin, sur l’avenue, le coiffeur avoue que plus aucune cliente n’ose pousser sa porte après 15 heures «car quand elles sortent, elles se font agresser, verbalement du moins». […]
A la mairie, on est conscient de cette situation «intolérable». Depuis 2011 et le Printemps arabe, des centaines d’hommes seuls ont débarqué de Tunisie et se sont installés dans des logements insalubres du quartier. Sans papiers pour la plupart, sans travail non plus, ils errent toute la journée dans un secteur gangrené par le deal. La ville et les associations sont débordées.
Ce phénomène de rejet des femmes est-il à mettre sur le compte d’une montée du religieux aux Quatre-Chemins, comme le suggèrent certains habitants ?
«Oui et non. Pour moi, on ne peut pas parler d’islamisation du quartier. Les hommes qui créent ces problèmes ne sont pas des Français de deuxième ou troisième génération. Ce sont des primo-arrivants qui vivent entre eux, ne s’intègrent pas, n’ont pas de projets ni de famille.” (M’Hammed Henniche, secrétaire général de l’Union des associations musulmanes de Seine-Saint-Denis (UAM 93) )
“Quand ils débarquent à Pantin, venus de leurs petits villages, ils vivent un choc de civilisations. Cela se traduit malheureusement par des remarques désobligeantes envers les femmes. Mais aussi envers les hommes, qui subissent des pressions à la sortie du métro par exemple », poursuit M’Hammed Henniche. A l’image de la ville et des associations, il concède que la «communauté musulmane est elle aussi totalement débordée».
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