Si Bernard Cazeneuve a insisté ce vendredi sur la nécessité d’attendre les résultats de l’enquête pour déterminer, ou non, le caractère islamiste de l’attentat de Nice, Manuel Valls n’a pas pris de telles précautions.
Y aurait-il deux interprétations différentes du profil du chauffeur au sein du gouvernement? Daesh, ni aucune organisation terroriste, n’a revendiqué vendredi en début de soirée l’attentat de Nice qui a fait 84 morts. Mais dès jeudi soir, François Hollande l’a affirmé lors d’une allocution télévisée: le caractère “terroriste” de la course folle de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel sur la Promenade des Anglais “ne peut être nié“, selon ses termes.
Ce vendredi soir, sur France 2, Manuel Valls a pourtant assuré que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel était “un terroriste sans doute lié à l’islamisme radical d’une manière ou d’une autre. Nous verrons quelles sont les complicités et les liens avec les organisations terroristes“.
Mais du côté de Bernard Cazeneuve, l’analyse n’est pas la même. Invité sur le plateau de TF1 au même moment que Manuel Valls, Bernard Cazeneuve n’a pas tenu le même discours. Si bien que lorsqu’une journaliste lui a demandé s’il était en mesure “de dire qu’il est lié à l’islam radical“, le ministre a répondu simplement: “non“. Avant de développer:
“Nous avons un individu qui n’est pas du tout connu par les services de renseignements pour des activités liées à l’islamisme radical“. Le ministre de l’Intérieur a poursuivi sur l’enquête, qui elle seule pourra dire si oui ou non il était lié à l’islamisme radical, influencé ou déséquilibré, selon lui.
Mohamed Lahouaiej-Bouhlel était connu des services de police pour des faits de droit commun. En instance de divorce, il est dépeint par ses voisins comme un homme instable et pas très religieux.
