Editorial du Monde sur les limites du débat sur le terrorisme et les moyens de le combattre.
Il est légitime, sain et nécessaire que le débat politique porte sur les attentats et la sécurité des Français en général. Il est inévitable, sinon normal, que les perspectives électorales de 2017 pèsent sur la qualité des échanges. Mais il y a des surenchères à éviter, des accusations à ne pas porter à la légère, des propos qui relèvent de l’électoralisme pur et simple et sont, en l’espèce, pour le moins déplacés. Après Nice, on n’y a pas toujours échappé. Hélas ! […]
[…]François Hollande a souvent eu les mots et les gestes qu’il fallait au lendemain de ces drames.
Etat d’urgence, effectifs renforcés, législation musclée : à chaque frappe terroriste, l’Etat a durci son dispositif juridico-policier – à tort ou à raison, bien ou mal. […]
Mais talonnés par un Front national mystificateur et prônant des solutions magiques irresponsables – les remèdes-miracles de la démagogie –, les candidats à la primaire au sein du parti Les Républicains, on le voit bien, encourent le risque de la surenchère.
Mieux vaut écouter les experts qui, comme François Heisbourg, appellent à la création d’une vraie commission d’enquête sur l’état et l’organisation de nos services , notamment, et la nécessité de revenir à une police de proximité, entre autres. Dans la lutte en cours contre le terrorisme, il y a deux interdits : le « y a qu’à » et l’abattement.