L’un des deux Albanais suspectés d’avoir fourni le pistolet au tueur avait été arrêté le 2 mai et était sous le coup d’une mesure de reconduite à la frontière.
On sait déjà que Mohamed Lahouaiej Bouhlel, le terroriste de Nice, avait déjà interpellé à deux reprises par la police municipale – en août 2015 pour « dégradation de biens publics » (panneaux de circulation) et en janvier 2016 pour agression sur un automobiliste. Mais il n’est pas le seul… Le couple d’Albanais suspecté d’avoir apporté un soutien logistique au tueur – et notamment le pistolet qui a servi au massacre – était lui aussi déjà connu des services de police.
C’est ce que révèle une main courante de la police municipale, que Le Point s’est procurée et publie en exclusivité. Dans ce document (n° 2 016 018 602), il est mentionné que l’homme, Artan H., avait été arrêté – en compagnie d’un autre individu – pour une banale infraction au Code de la route le 2 mai dernier. Il se trouvait à bord d’une voiture immobilisée. « Le véhicule, en panne de batterie, est stationné, mais les vitres ne se referment pas », note l’agent. Interrogé, comme le veut la procédure, l’officier de police judiciaire « demande la surveillance du véhicule par une caméra CSU » (NDLR : le centre de supervision urbain de Nice qui pilote les 1 250 caméras de la ville). Il précise également : « Étant donné que les vérifications sont sans suite, le contrevenant récupère son véhicule. »
Le document précise qu’Artan H est né le 30 janvier 1978 en Albanie et qu’il faisait l’objet, ce 2 mai 2016, d’une fiche de reconduite à la frontière. Las, indique la main courante, le 3 mai, « sur ordre de l’OPJ, les deux individus sont laissés libres ». Et n’ont donc pas été expulsés du territoire français. Pourquoi ? Une question dont la réponse ne manquera pas de relancer la polémique…
Le Point