Le Monde publie une tribune de Victoria Brune, lycéenne en 2nde générale à Cayenne, Guyane.
Chère France,
Ce 14 juillet devait être ton anniversaire. L’anniversaire de cette liberté si durement acquise. Mais cet anniversaire a été ensanglanté quand un terroriste gonflé de haine a décidé de faucher des vies innocentes fêtant joyeusement cette liberté. Des hommes, des femmes et des enfants de tous horizons, de toutes religions et de toutes origines furent ainsi victimes de l’horreur. Au nom d’une religion pacifique.
Ce drame a notamment libéré la peur, la parole haineuse, raciste et islamophobe et continue d’ouvrir cette fracture communautaire dans la société.
C’est cette haine et cette peur qui poussent d’aucuns à se jeter inconsciemment dans la gueule de l’extrême-droite, ce démon qui a tué par le passé et qui continue de tuer.
[…]
Les extrêmes font de la récupération autour de cette attaque et ne cessent de vomir et d’aboyer des discours fielleux et clivants.
Ces vautours ont ainsi l’outrecuidance de faire surfer sur les cadavres des victimes pour gagner des voix. Ces petites gens se font complice du terrorisme d’une certaine manière.
Car oui, une telle désunion fait le bonheur des monstres qui ont perpétré cet attentat. Face au cancer de l’islamophobie galopante, les terroristes en tirent du pain béni. Face à l’opprobre jeté sur la communauté mahométane, les terroristes en profitent pour continuer à ériger les musulmans comme étant les éternels persécutés par l’Occident. […]
Mettons au placard toutes nos divergences politiques et reformons cette cohésion qui nous avait tous soudés en ce jour du 11 janvier 2015.
Le Monde