Elle avait l’obligation de rester dans son petit village près de Nangis ou bien à Nangis même. “J’ai trahi la confiance que l’Etat me donnait. Si j’avais su, jamais je ne l’aurais fait”, explique Jeanne*, dont le mari Hamed* serait parti en Syrie au printemps 2015. Qui pourrait s’imaginer que cette femme de 49 ans, à la voix douce, coopérative avec la justice, est l’une des 70 personnes fichées S toujours assignées à résidence à ce jour dans le cadre de l’état d’urgence ?
Confondue par ses factures, épluchées par le ministère de l’Intérieur, elle était jugée ce jeudi en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Melun pour avoir violé cette mesure à douze reprises entre le 4 février et le 25 juillet dernier, en se rendant sur plusieurs communes de Seine-et-Marne. Tard ce jeudi soir, elle a été condamnée à dix mois de prison dont quatre mois ferme et écrouée dans la foulée. (…)
Elle avait contesté le maintien de son assignation à résidence en février devant le Conseil d’Etat mais avait été déboutée en avril car trop de doutes subsistaient sur cette enfant du pays, convertie à l’Islam, après sa rencontre avec son deuxième mari. Elle est soupçonnée notamment d’avoir voulu vendre sa maison pour financer la cause djihadiste et des images d’hommes en arme et de propagande avaient été retrouvées dans son smartphone. Depuis, ses avoirs sont toujours gelés.
Le Parisien