“Violents envahisseurs 0 – Milice citoyenne 1” est-il écrit en légende d’une photo publiée en juin sur la page Facebook de Toroczkai Laszlo, le maire de d’Asotthalom, un petit village de 5 000 habitants à la frontière serbo-hongroise. L’image est affligeante : trois migrants apparaissent allongés, le visage plaqué au sol et les mains liées dans le dos. Sur une autre photo, partagée plus de 300 fois, un homme en treillis à la carrure imposante pose devant cinq jeunes hommes, capturés lors de leur traversée illégale de la frontière.
Alors qu’un rapport récent de Human Rights Watch dénonçait les violences faites aux migrants – passage à tabac, menottage, humiliations – par policiers et miliciens aux portes de la Hongrie, Toroczkai Laszlo n’hésite pas à diffuser les “exploits” de ses gardes.
Figure montante de l’extrême droite hongroise [il est vice-président du Jobbik, un parti ouvertement xénophobe et nationaliste] , il a décidé de prendre lui-même en main la protection de son village avec la mise en place, dès l’été dernier, d’une patrouille civile armée chargée de “capturer” les migrants… Sans que cela ne semble poser problème aux habitants, qui vivent déjà retranchés derrière les barbelés depuis que les 175 kilomètres de frontière entre la Hongrie et la Serbie ont été entièrement clôturés sur décision des autorités hongroises en 2015.
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