Pour Roland Hureaux, haut-fonctionnaire et essayiste, les terroristes qui ont frappé à Nice un 14 juillet et à Saint-Etienne-du-Rouvray, tuant un prêtre pendant une messe, ont d’une certaine manière mieux compris que certains responsables politiques que l’identité française : la République et l’Eglise, le prêtre et l’instituteur.
Malgré l’état désastreux où se trouve aujourd’hui la société française, vingt siècles d’histoire nationale montrent que les Français ont toujours eu en réserve des ressources insoupçonnées, qu’ils ont toujours su se ressaisir quand il le fallait, spécialement quand ils étaient le plus insolemment agressés.
L’histoire de France ne fait certes pas vibrer les terroristes, mais ils l’ont mieux comprise que les enfants qui sont ou seront victimes d’une Education nationale façon Najat Vallaud-Belkacem, qui organise, sur fond de culpabilité, l’amnésie et l’inculture des générations futures.
Daesh aura à cet égard été plus efficace que tous les débats sur l’identité nationale pour nous révéler ce qu’est cette identité. L’immense émotion qui a suivi l’assassinat de ce pauvre prêtre de 85 ans en est le signe.
Ils l’ont mieux comprise que nos laïcistes, tout puissants dans l’actuel gouvernement, pour qui seule compte la France républicaine , et qui pensent qu’un durcissement de la laïcité viendra à bout des terroristes, qu’il faut bannir les sapins de Noëls et les crèches des places publiques pour les apaiser. La très officielle Association des maires de France déconseille aux élus chrétiens de manifester leur foi en public. En revanche Anne Hidalgo fête ostensiblement la fin du ramadan à la mairie de Paris. Pour eux, l’Etat laïque doit tout faire pour échapper au soupçon de parti-pris pro-chrétien en faisant pencher au besoin la balance du côté de l’islam. Que le christianisme, qui ne fait peur à personne, soit la première victime d’une telle pratique et qu’une France déchristianisée soit une proie plus facile pour l’islamisme qu’une France qui aurait gardé la mémoire de ses racines chrétiennes, ils ne veulent pas le savoir.
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En frappant la France à la fois à Nice et à Saint Etienne du Rouvray, les terroristes ont fait la preuve qu’eux ont compris cela. […]
Il est en revanche une chose que les terroristes n’ont pas comprise, c’est que la France ne se laissera pas faire. On voit bien la logique de leur action maléfique: la terreur effraye, la terreur démoralise, intimide, tétanise, spécialement les faibles. Or, à leurs yeux, les Français, comme tous les Européens, sont devenus veules, décadents, ils ne sont plus capables de se défendre. «Complètement dévirilisés, ils marient même les homosexuels. Frappons-les et frappons fort, ils se rendront», pensent les terroristes islamistes. Dans «la guerre civile qui vient», les soldats d’Allah qui seuls ont conservé la flamme des premiers commencements seront croient-ils, les plus forts. Dans leur esprit, si la France bascule, toute l’Europe suivra. Les défaites des musulmans à Poitiers, Lépante et Vienne seront vengées. […]