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Article de Marianne sur les interventions de la police aux abords du métro Jaurès, à Paris, où les migrants ont pris l’habitude de se regrouper.

Ces interventions, parfois très musclées, embarrassent la mairie de Paris et suscitent la colère des associations de soutien. Samedi 6 août, alors qu’un rassemblement de protestation contre les méthodes de la police se tenait place de la République, les deux organisateurs de l’événement, Houssam El Assimi, du collectif Chapelle debout, et Aubépine Dahan, du collectif parisien de soutien aux exilés (CPSE), ont été empêchés de s’y rendre avant d’être placés en garde-à-vue et doivent se présenter au Palais de justice de Paris le 9 novembre prochain.

Depuis le 22 juillet, pas un jour ne passe sans que l’image de petits groupes installés aux abords du métro Jaurès ne frappe d’étonnement les passants, mobilise les soutiens, agite les services de police. Ce jour-là, un camp de fortune monté sous le métro aérien est démantelé. Selon les autorités, environ 2.500 personnes sont alors évacuées pour être placées dans des hébergements d’urgence, gymnases et hôtels, ou dans des locaux de rétention administrative (LRA). Mais dès le lendemain, de nouveaux groupes de gens arrivent dans ce coin du nord de Paris. Erythréens, Tchadiens, Soudanais, Ethiopiens, Afghans… Primo arrivants ou non. « Environ une soixantaine de migrants arrivent à Paris chaque jour», déplore Dominique Versini, adjointe d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris, chargée notamment de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, qui qualifie la situation de « délicate à gérer ». […]

«Le mot est passé que la police distribuait des OQTF (obligation de quitter le territoire français) et qu’on pouvait être envoyé loin de Paris, raconte Jo, un jeune Congolais de 17 ans arrivé en France il y a un mois. Du coup, les gens ne veulent plus être embarqués et alors la police tape, insulte et utilise les gaz », dit l’adolescent en mimant l’usage d’une bombe lacrymogène, comme celles qu’il a vu à l’œuvre mercredi 3 août. Pendant que les Afghans avec qui il avait été arrêté passaient au relevé d’empreintes, lui a été remis en liberté. «Le policier m’a dit que je n’avais rien à faire ici». Depuis, Jo est de retour à la case départ, avenue de Flandre. […]

marianne

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