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L’historien et sociologue des religions Philippe Portier note un retour en force de la thématique des «racines chrétiennes» à droite et dans l’opinion en particulier après l’assassinat du père Jacques Hamel, par deux djihadistes au cours d’une messe à Saint-Etienne-du-Rouvray.

Hautement symbolique, le meurtre du père Jacques Hamel, assassiné dans son église, a jeté l’effroi bien au-delà des sphères catholiques. […]

D’une certaine façon, l’assassinat du père Jacques Hamel assigne une identité catholique à la France. Pourtant, notre pays est très sécularisé et revendique fortement sa laïcité. N’est-ce pas paradoxal que les terroristes veuillent ainsi «confessionnaliser» la société française ?

La littérature de Daech est dans l’essentialisation. Son discours ne prend pas en compte les individualités, ne voit que des systèmes culturels qui englobent les individus. Il ignore ceux qui se situent à distance des systèmes censés les désigner. Du point de vue de l’Etat islamique, la France et l’Occident sont considérés comme un bloc culturel relié au christianisme. Ses idéologues parlent de «croisés», une notion dans laquelle ils incluent ceux-là mêmes qui se revendiqueraient athées. C’est clairement leur stratégie, celle de l’ami-ennemi. En essentialisant l’adversaire, on en fait l’ennemi occidental, chrétien et libéral. […]

Cela trouve-t-il un écho dans la société ?

On ne parlait presque plus des racines chrétiennes depuis les années 60. Une série de sondages montre le retour en force de cette thématique dans l’opinion. Elle suit même une courbe ascendante face à une présence musulmane qui s’affirme et qui devient parfois revendicative. Les attentats islamistes risquent, bien sûr, de renforcer cette idée que la France et l’Europe seraient exclusivement chrétiennes.

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Libération

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