Elie Arié examine les deux scénarios possibles du “Grand Remplacement”.
Né en 1938, chevènementiste, cardiologue, ancien enseignant d’économie de la santé au CNAM, ancien membre du PS puis du Secrétariat National du MRC jusqu’en 2002, ancien membre du Conseil Scientifique de la Fondation Res-Publica, membe du mouvement République Moderne…
Sans avoir lu, ni l’intention de lire, les thèses de Renaud Camus sur « Le Grand Remplacement », je voudrais me pencher sur la version extrême de cette prophétie, qui voit la France envahie par des populations relevant d’une culture étrangère, et en si grand nombre qu’elles feront un jour table rase de la nôtre pour imposer la leur.
Une certitude : cette « invasion » aura bien lieu ; en 2040, l’Europe devrait compter 500 millions d’habitants, et l’Afrique 2 milliards ; en dépit des migrations intra-africaines déjà en cours, le pouvoir d’attraction de l’Europe sera alors trop puissant pour qu’elle puisse s’y opposer efficacement.
Dès lors, j’imagine deux scénarios (scenarii est inutilement pédant) possibles :
Certains voient l’Europe « islamisée »(comme si tous les Africains étaient musulmans…), et la France bien heureuse d’avoir à sa tête un musulman simplement « modéré »(comme dans le roman « Soumission » de Houellebecq) …ce qui signifierait que les valeurs de notre civilisation seraient bien trop inexistantes pour pouvoir exercer une attraction sur ces civilisations venues d’ailleurs et les faire évoluer dans notre sens ; […]
Pour ma part, je n’en crois rien, et je suis persuadé qu’à la longue, et à notre contact, ces nouveaux venus réinventeraient la philosophie des Lumières, et produiraient leurs Rabelais , leurs Montaigne, leurs Diderot, leurs Rousseau, leur Voltaire et même leur imam-abbé Meslier (chercher ce personnage si improbable à son époque sur Wikipédia). L’Histoire est riche d’exemples de peuples vaincus ayant imposé leurs valeurs et leurs dieux à leurs vainqueurs.
Sinon, qu’est-ce que cela signifierait ? Qu’avant même l’arrivée de ces « allogènes », notre civilisation serait déjà, aujourd’hui, morte d’elle – même, sans aucune agression extérieure ; c’est peut-être le cas, mais, alors, on ne peut plus parler de « Remplacement » : il ne s’agirait plus que de l’occupation d’un espace idéologiquement laissé à l’abandon, la nature ayant horreur du vide.
L’autre scénario est beaucoup plus improbable et pessimiste : celui d’une civilisation venue d’ailleurs, qui s’imposerait à la nôtre, en lui restant totalement hermétique.
Et bien, dans ce cas, je suis persuadé qu’il resterait un « noyau dur » de gens incapables de se fondre dans ce nouveau monde, et continuant à vivre entre eux malgré toutes leurs divergences politiques, idéologiques et religieuses qui nous divisent aujourd’hui, et préservant ainsi le monde qui fut le nôtre ; un peu à l’image de certains Juifs, croyants ou pas, refusant ou incapables de s’assimiler totalement aux pays où ils vivent, ne se fréquentant et ne se mariant qu’entre eux, et ayant le sentiment de préserver quelque chose de disparu ( j’ignore quoi, ni même si eux le savent) ; […]
Merci à oxoxo