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C’est une belle maison de granit, bordée d’hortensias, face à la mer, dans les Côtes-d’Armor, que les quatre frères et sœurs de la famille L., tous âgés de plus de soixante ans, ont dû se résoudre à vendre. Il a fallu deux ans et un sérieux rabais – le prix est passé de 400 000 à 300 000 euros – pour trouver preneur de ces 250 mètres carrés avec jardin. « C’est un crève-cœur, en particulier pour nos enfants et petits-enfants qui y ont passé tant de vacances, confie l’aînée, mais l’indivision ne semble pas viable, car ceux qui veulent la garder n’en ont pas les moyens. Nous avons tous fait notre vie ailleurs et d’autres choix que la maison de famille. » Il est vrai que, construite il y a plus de cent ans, la bâtisse n’est ni très confortable ni aux normes d’isolation et de chauffage. « Nous nous en contentions, mais les acheteurs d’aujourd’hui sont autrement exigeants, ils veulent le chauffage, le Wi-Fi, l’arrosage automatique », explique-t-elle.
« Des histoires comme celle-là, j’en entends tous les jours, raconte Patrice Besse, à la tête d’une agence immobilière spécialiste, dans toute la France, de ce genre de biens plutôt haut de gamme. Je viens de visiter une grande propriété, près de Dax [Landes], où les trois enfants sont loin d’avoir les mêmes revenus que ceux qu’avaient leurs parents [récemment décédés] et ne peuvent aligner les 20 000 à 30 000 euros par an que l’entretien et les taxes exigent de réunir. »
Sans compter que leurs propres enfants, qui font des études ou travaillent dans le monde…

(…) Le Monde

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