L’image de Berlin comme grande cité ouverte et multiculturelle pourrait en prendre un coup. Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) est crédité de 14 % des intentions de vote dans les sondages pour les élections régionales, prévues le 18 septembre. En douze mois, le parti a réalisé une spectaculaire progression de douze points et pourrait rentrer dans la plupart des conseils municipaux de la capitale. Même si l’AfD vise plus particulièrement les quartiers de l’Est, bastions du parti de gauche Die Linke.
(Quartier de Lichtenberg, Berlin)
« Nous sommes forts là où Die Linke est fort. Beaucoup de leurs soutiens nous rejoignent », affirme le porte-parole de l’AfD à Berlin, Ronald Gläser t-il. La raison ? La politique à l’égard des réfugiés.
«Le parti de gauche milite pour des frontières ouvertes et est un grand partisan de la société multiculturelle. Mais la base de leurs électeurs, sans doute plus que dans les autres partis, est très homogène ethniquement, explique-t-il.
« Ces Allemands de l’Est, qui votaient Die Linke par protestation et insatisfaction, ce sont précisément ceux qui ont du mal avec cette vague d’immigration. » […]
Pour Ronald Gläser, « les gens des quartiers centraux, dans leurs lofts chics, votent écologiste mais ils n’ont aucun contact avec les réfugiés. Bien sûr, les centres d’accueil sont installés dans les quartiers périphériques où le terrain n’est pas cher.» Un argument servi à tort et à raison par l’AfD pour attirer l’électorat de Die Linke.