En colère après de multiples agressions à connotation raciste et la mort d’un père de famille, la communauté chinoise d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) se voit contrainte de prendre ses précautions.
“Pourquoi on ne peut pas avoir la même sécurité que les Français ?”, s’agace Caroline. Comme elle, de nombreux Chinois se sentent abandonnés par la police.
“Il y a de la haine contre nous“. Accoudé à la caisse de sa boutique, Kévin, à peine 20 ans, pèse ses mots. Lui et sa sœur, d’origine chinoise, craignent désormais pour leur sécurité à Aubervilliers. “J’ai peur pour moi, mes enfants, mes parents, toute la famille. Je travaille à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Tous les matins, j’ai peur. Et tous les soirs quand je quitte le magasin, j’ai peur“, confie Caroline, les mains crispées pendant qu’elle range un rayon, au micro de RTL.
Face à cette insécurité grandissante, la communauté a décidé de s’organiser pour mieux se protéger. Plusieurs familles ont déjà mis en place des navettes pour sécuriser les trajets jusqu’au métro, ce qui était absolument impensable il y a encore quelques années. Des habitants ont aussi pris l’initiative de monter des gardes et de se rendre disponible à tout moment pour intervenir en cas de problème signalé par téléphone, comme l’indique RFI.
“On n’a pas assez d’effectifs policiers. Pour 80.000 habitants, on n’a que 150 agents“, regrettait Ling Lenzi, conseillère municipale, sur France 2. Afin d’interpeller les pouvoirs publics, une pétition contre les agressions “anti-asiatique” a été lancée sur le site change.org. Six jours après sa création, elle recueillait déjà plus de 10.000 signatures.