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Tribune de Seydi Diamil Niane, né au Sénégal, Doctorant au département d’études arabes (Strasbourg) publiée sur le site musulman oumma.

Quant à elle, elle me parle d’assimilation comme si elle ignorait que mon africanité et ma sénégaléité ne sont pas négociables, et que je mourrai libre plutôt que de renoncer à la culture qui m’a été inculquée par mon père et ma mère.

Parfois, je me demande ce que j’ai fait pour mériter tout cet acharnement. Qu’ai-je fait pour que cette France, sous prétexte d’une mission soi-disant civilisatrice, ait déshumanisé mes pères et mes frères pendant des siècles ? Pourtant, je ne suis jamais tombé dans une paranoïa francophobe malgré ma longue histoire avec elle. Parce que oui : bien qu’elle soit indéfendable, bien qu’il m’arrive souvent de lui en vouloir et d’avoir la tentation de la maudire, cette France fait partie de mon histoire. Même si, je me dois de l’avouer, le passé qui me lie à elle n’est pas encore entièrement digéré ! […]

Je lui dis que ma religion n’est en rien une menace pour elle. Pourtant, elle me demande de la réformer comme si elle ne savait pas que la religion n’est pas qu’une simple question de pratiques ; qu’elle est aussi une question de foi et que la foi ne se réforme pas. Quand je lui explique tout ça, cette France reste sourde.

Je lui ai montré ma carte d’identité, lui ai fait part de mon parcours, de mon amour et mes engagements, mais elle me répond qu’elle « est judéo-chrétienne et de race blanche. »

Aussi, éternise-t-elle en moi un sentiment de culpabilité. Je lui ai tendu une main.

Pour me réconforter, je vais prier pour cette France. Seigneur pardonne à la France blanche. Ou, comme le disait un des poètes de la négritude, « Seigneur, Dieu, pardonne à l’Europe blanche. »

oumma

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