En France, le burkini fait débat. Certains maires ont décidé de bannir cette tenue des plages. Une décision qui a suscité une vague de critiques dans les pays anglo-saxons, qui perçoivent la mise à l’index de vêtements religieusement connotés comme un frein à l’intégration.
“Absurdité française“, a lancé l’éditorialiste David Aaronovitch dans le quotidien The Times en estimant que de telles interdictions ne pouvaient qu’être l’œuvre d’“esprits tordus” et créer plus de problèmes.
(David Aaronovitch)
Porter le burkini est-il vraiment plus offensant que laisser entrevoir la “raie des fesses” d’une personne d’âge mûr via un maillot de bain classique ? interroge Remona Aly, de l’organisation britannique Exploring Islam Foundation, qui œuvre pour une meilleure compréhension de l’islam. Croiser au Royaume-Uni une femme intégralement voilée dans certaines villes ou quartiers à forte population musulmane n’est pas chose rare et ne déclenche pas les polémiques que l’on peut voir en France. […]
“C’est choquant qu’on puisse exiger de quelqu’un qu’il se découvre, ou qu’il parte“, a renchéri Maryam Ouiles, également sur la BBC. “Les gens disent constamment que les musulmans devraient s’intégrer davantage, mais quand on vous rejoint pour nager, ce n’est pas bien non plus“, a-t-elle déploré. Ce clivage entre Britanniques et Français s’explique par les différences culturelles entre les deux pays, entre politique d’assimilation à la française et multiculturalisme britannique, avance le Dr Sara Silvestri, de la City University de Londres.
Le débat sur le burkini, estime l’éditorialiste Amanda Taub dans le New York Times, va au-delà de la religion ou du port d’un vêtement : il s’agit de “protéger la majorité non musulmane française d’avoir à regarder en face un monde qui change“. […]
Pour la journaliste Sarah Malik, basée à Sydney, interdire le burkini constitue “une attaque contre les minorités“. “em>Désormais, les femmes ne doivent plus seulement composer avec le sexisme présent dans leurs communautés, mais également avec la force brute de l’État“ , dénonce-t-elle dans le Sydney Morning Herald.