Poitiers
Youssef, 38 ans, affirme qu’il mangeait un kebab, mercredi 17 août, à 2 h du matin, quand les policiers l’ont interpellé.
C’est pourtant lui qui a été jugé, hier après-midi, en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Poitiers pour des faits de violence et la détention d’une machette de 45 cm. Les policiers l’ont retrouvé sous l’un des bancs de repos en plastique de la place d’Armes. Youssef nie. Son avocate, Me Sall Marboeuf, doute aussi de la culpabilité de son client. « On ne sait pas s’il est l’auteur des violences et si l’arme lui appartient. Il n’y a pas eu d’analyses ADN réalisées. » C’est parole contre parole. Et celle d’une victime compte bien plus que celle d’un prévenu avec 19 mentions au casier judiciaire, alcoolisé au moment des faits. « Il avait une attitude bizarre. Je voyais qu’il avait la main derrière la jambe. Il y avait quelque chose, ça brillait », décrit un jeune homme blessé à l’arcade sourcilière par un coup-de-poing. Le procureur veut l’envoyer en prison pour 15 mois.« Sa vie personnelle et sociale est un chaos total. Il est en instance de divorce, il ne voit plus sa fille. Il a besoin d’être aidé, pas de prison », plaide son avocate avec l’énergie du désespoir. Youssef est parti en prison pour un an ferme.
