Laly Picon a 23 ans elle vit et a grandi à Calais. Elle est jeune photographe, et depuis des mois elle va rendre visite à ses amis qui vivent dans la Jungle. Elle n’aime pas les journalistes qui “volent” des photos. Elle, passe beaucoup de temps avant d’en prendre une et réalise des portraits. “Il faut savoir vivre et construire avec les différences culturelles” déclare t-elle.
“Je me sens vivante quand je peux leur montrer qu’il y a des gens qui ne sont pas contre eux à Calais. Hier mes amis de la jungle m’ont envoyé un Snapchat avec des images d’un incendie. Je suis allée voir et j’ai proposé à Mourad de dormir à la maison pour se reposer. Il est syrien, il a 24 ans. Je ne peux pas héberger tout le monde mais si au moins il y en a un qui peut souffler de temps en temps, prendre une douche et faire une machine… C’est déjà ça.
J’habite dans le centre de Calais et une fois je rentre : il y avait une télé qui faisait un direct dans ma rue, le mec disait « nous sommes à quelques mètres de la jungle ». Euh. Non. La jungle est à l’extérieur de la ville, on les a mis là où on les voyait pas. Je comprends pas pourquoi on ment, ou pourquoi on réduit les migrants à ceux qui font des problèmes. Je pourrais réduire les calaisiens moi aussi, à ceux qui sont bourrés le samedi soir devant les bars, toutes les semaines il y a des bagarres.
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