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Rentrée sous tension pour “l’islam de France”. Les responsables musulmans se montrent dubitatifs face aux annonces de l’exécutif, notamment sur la relance de la fondation pour l’islam de France.

Après les attentats de Nice et de Saint-Étienne-du-Rouvray, le dossier islam demeure un sujet à très haute tension en France. Les responsables musulmans sont désemparés.

«J’ai peur que les choses ne se retournent contre les musulmans, confie Kamel Kabtane, le recteur de la grande mosquée de Lyon, en particulier quand on voit ce qui se passe en Corse.»

Il considère «urgent, en cette rentrée, de sortir des slogans pour contrer l’image négative de l’islam, de se poser vraiment pour faire baisser la tension en reprenant les choses selon une vision de long terme». À Bordeaux, son confrère Tareq Oubrou déplore lui aussi que ce «dossier sensible» de l’islam qui demande «de l’apaisement, de la durée et de la profondeur» soit abordé selon «une stratégie politicienne qui opère dans l’urgence». Dans ce cadre «politicien», le dossier qui agace le plus est celui de la relance de la «fondation pour l’islam de France».

Nathalie Goulet, la sénatrice (UDI) de l’Orne, est le corapporteur, aux côtés du sénateur (LR) du Bas-Rhin, André Reichardt, du rapport sénatorial «De l’Islam en France à un Islam de France», publié le 5 juillet 2016, après six mois de travaux. Pour elle, «il faut donner au CFCM les moyens de s’organiser, en l’accompagnant notamment dans la mise en place d’une ‘redevance halal’ sur laquelle Bercy pourrait fournir une assistance technique». Il faudrait aussi «des financements et la mise en place d’une formation universitaire, du type “école normale des imams” qui permettrait de mettre fin au système des imams “détachés”, ces imams étrangers formés et financés par la Turquie, l’Algérie et le Maroc, qui ne sont pas vraiment prêts au dialogue interculturel…»

Le Figaro

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