[…] En se retrouvant face au premier gardien de la paix arrivé sur les lieux du cambriolage, Samba S., un grand gaillard né au Sénégal voici 26 ans, a cru pouvoir s’échapper en lui propulsant au visage la caisse enregistreuse qu’il voulait embarquer. Un projectile de plus de six kilos qui a jeté à terre le sous-brigadier dont la tête a heurté un coin de trottoir.
Les collègues de la victime ont réussi à immobiliser le cambrioleur d’un tir de Taser, un pistolet à impulsions électriques. Mais le policier blessé était sans connaissance et, à l’hôpital, les médecins ont diagnostiqué un important traumatisme crânien qui entraîne une ITT d’au moins 30 jours.
Devant le tribunal où il est jugé en comparution immédiate, Samba S. essaye mollement d’atténuer sa responsabilité. Il met sa tentative de cambriolage sur le compte d’une soirée trop arrosée. Quant au jet de caisse enregistreuse en pleine tête du policier, il l’explique… par la panique en se retrouvant face à lui. « Il voulait s’échapper, mais il n’a pas voulu le blesser délibérément », tentera de plaider son avocate, Me Jennifer Guérin.
Une hypothèse que le tribunal a beaucoup de mal à croire. À l’instar de Me Émilie Hilliard qui représente pour sa part le policier blessé qui ne peut, évidemment, être présent à l’audience. Elle a fouillé dans le casier judiciaire, déjà lourd de quinze condamnations, de Samba S. et elle a constaté que ce délinquant chevronné est prêt à tout pour affronter les forces de l’ordre.
En 2007, il avait déjà grièvement blessé un autre policier du commissariat de Vernon. Les séquelles que celui-ci a subies l’empêchent désormais d’exercer sur le terrain et elles ont détruit des fonctions telles que le goût et l’odorat. De sorte que Me Hilliard s’inquiète beaucoup des conséquences qu’aura la fracture du crâne de celui qui a été jeté à terre d’un coup de caisse enregistreuse.
Autre preuve, pour le tribunal, de la violence dont Samba S. est coutumier : les propos qu’il a tenus après son interpellation. « J’aurais dû le tuer ! » a-t-il lâché aux fonctionnaires qui l’interrogeaient. Lesquels ont également eu droit à des menaces de mort. « Quand je sortirai de prison, je vais vous retrouver vous et votre famille… et je ferai comme en Amérique, je vais vous abattre », a-t-il lancé. « Je vais te faire à la machette », s’est vu menacer un autre policier.
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Merci à Bobbynette