Une vidéo tournée lundi sur une plage de Nice montre un policier qui attend de pied ferme une jeune fille voilée à la sortie de l’eau. Ce mardi, toujours dans la même ville, une autre vidéo fait polémique. On y voit une femme voilée installée sur la plage, en train de se faire verbaliser. Feiza Ben Mohamed, porte-parole de la “Fédération des Musulmans du Sud”, dénonce des scènes particulièrement choquantes.
(Merci à Breizh-Cola)
Selon metronews une femme a été verbalisée, à Nice, pour s’être baignée non pas en burkini, mais en legging, tee-shirt et voile.
La scène est filmée lundi 22 août, sur la plage de Carras à Nice (Alpes-Maritimes). On peut y voir un policier municipal, de dos, surveiller la plage tandis qu’un de ses collègues discute avec un groupe de femmes en train de sortir de l’eau. Celle que l’on distingue le mieux est vêtue d’un legging noir, d’un tee-shirt à manches longues et d’un foulard mauve. Rien à voir, a priori, avec le burkini, ce maillot de bain intégral interdit par la mairie dans un arrêté pris vendredi 19 août.
La scène est filmée lundi 22 août, sur la plage de Carras à Nice (Alpes-Maritimes). On peut y voir un policier municipal, de dos, surveiller la plage tandis qu’un de ses collègues discute avec un groupe de femmes en train de sortir de l’eau. Celle que l’on distingue le mieux est vêtue d’un legging noir, d’un tee-shirt à manches longues et d’un foulard mauve. Rien à voir, a priori, avec le burkini, ce maillot de bain intégral interdit par la mairie dans un arrêté pris vendredi 19 août.
Pour en savoir plus, metronews a contacté l’auteure de la vidéo, une parisienne en vacances à Nice et présente, à ce moment-là, sur la plage. […] Metronews a pu visionner cette vidéo. Par souci de préserver l’anonymat de ces femmes, nous avons choisi de ne pas la diffuser. […]
La police municipale a demandé à une femme portant un simple hijab de quitter une plage cannoise ou de payer une contravention. Le maire estime que les policiers peuvent verbaliser toutes les tenues “ostentatoires”.
Siam est toujours sous le choc, une semaine après. Mardi 16 août, cette mère au foyer de 34 ans, ancienne hôtesse de l’air, est installée sur la plage de la Bocca, à Cannes (Alpes-Maritimes), avec ses proches. Originaire de Toulouse, la famille est en vacances sur la Côte-d’Azur pour quelques jours. Les enfants sont en train de goûter après s’être baignés, il est environ 16 heures. La jeune femme porte un legging, une tunique Kiabi, et, comme à son habitude, son voile, c’est-à-dire un hijab qui ne couvre que ses cheveux. “Je ne comptais pas me baigner, juste tremper les pieds”, précise-t-elle. Pas de “burkini” à l’horizon, du nom de cette tenue de plage couvrante qui crée la polémique en ce moment, plusieurs villes ayant pris des arrêtés pour l’interdire, dont Cannes.
Elle aperçoit soudain trois policiers municipaux qui se dirigent droit sur elle. Mathilde Cusin, journaliste à France 4, est témoin par hasard de ce qui se passe depuis le boulevard du Midi, le long de la plage. Puis elle s’est approchée et a assisté à toute la scène. Notre consœur raconte : “J’ai vu trois policiers en train de regarder la plage. Deux d’entre eux avaient le doigt sur la gâchette de leur bombe lacrymo, sans doute au poivre. Ça m’a interpellée. Puis je les ai vus traverser la plage vers une femme voilée, elle portait un simple hijab sur les cheveux.”
Une policière se baisse à la hauteur de Siam. “Elle m’a dit : ‘Vous êtes au courant qu’il y a un arrêté sur la ville de Cannes ?’ J’ai dit que non, je ne savais pas exactement de quoi il en retournait, je n’avais pas trop suivi la polémique”, explique alors la mère de famille.
“Elle m’a lu la moitié de l’arrêté, l’air un peu gêné, me disant que les personnes présentes sur la plage devaient porter une ‘tenue correcte’.”
Siam, sa sœur, sa mère et une amie de cette dernière sont stupéfaites, même si elles commencent à entrevoir que c’est le voile qui est visé : “Qu’est-ce qu’une tenue correcte pour vous ?” demande la jeune femme. Les deux autres policiers, qui ont rejoint leur collègue, lui rétorquent :
“Si vous mettez votre foulard sous forme de bandeau autour de la tête, vous pouvez rester sur la plage.”
Siam refuse toutefois de se dévêtir ou de quitter la plage.
“Ici, on est catholiques !”
“Mes enfants étaient en pleurs, témoins de mon humiliation, ainsi que ma famille”, raconte Siam. “Moi-même je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer. Ils nous ont humiliées.” Autour d’elle s’est créé un attroupement. Si certains prennent sa défense, arguant qu’elle ne cause de tort à personne et ne porte pas de “burkini”, d’autres se lâchent, les insultent fusent.
“La parole raciste s’est totalement libérée. J’étais abasourdie”, raconte-t-elle. “J’ai entendu des choses que l’on ne m’avait jamais dites en face, comme ‘rentrez chez vous !’ ‘Madame, la loi c’est la loi, on en a marre de ces histoires’, ‘Ici, on est catholiques !'”
“Certains ont carrément applaudi les policiers. D’autres ont traversé la route pour se joindre à la mêlée sur la plage.”
“Les gens lui demandaient de partir ou d’enlever son voile, c’était assez violent”, appuie Mathilde Cusin, “J’ai eu l’impression de voir une meute s’acharner sur une femme assise au sol en pleurs avec sa fillette. Ce qui m’a choquée, c’est que c’était surtout des trentenaires, pas des personnes âgées comme on pourrait l’imaginer.”