Abdelhak Attout et Sonia Missaoui comparaissent pour un dossier de violences, menaces, apologie du terrorisme et exhibition sexuelle. […] Les deux adolescents alertés par le chiot qui jappait se sont trouvés confrontés à l’ire démesurée des prévenus.
Le garçon allait recevoir un coup de poing au visage, un coup de pied à l’entrejambe. […] “Vous les avez poursuivis jusque dans un magasin, ils ont été menacés, de même que la vendeuse qui leur avait permis de s’y réfugier. Ce type de violences est insupportable !”, gronde la présidente, devant les arguments du prévenu : “J’étais énervé, j’avais des problèmes. Elle m’a fait un doigt d’honneur, j’ai été traité de sale arabe !” Ce fut, en somme, lui la victime. Il allait ensuite exhiber ses parties génitales, hurlant “Je t’attends, quand tu sors je te tue !” […]
Attout se rapetisse. Sa compagne murmure s’être emportée […] Elle menace la commerçante, mimera un égorgement à l’adresse d’un policier, en garde à vue : “J’en suis désolée, c’est pas moi tout ça mais j’avais dormi avec les cafards”, bredouille Sonia Missaoui. “Vous croyez que c’est le moment ? Quelques jours après Nice ! Mais vous réfléchissez, un peu ? Et tout ça se passe devant votre enfant de 3 ans !” […]
“Toi la blonde, on va te crever avec Daech” : Maître Calmet rappelle les violences proférées contre la commerçante qui a permis aux mineurs de se réfugier dans son magasin. Le procureur Avon qualifie ce “comportement sauvage, quasi-animal, où le réveil des bas instincts n’honore pas le genre humain ” […]. “Tout m’inquiète : l’apologie du terrorisme, l’exhibition, en présence d’un jeune enfant à qui on ne donne pas l’exemple.” Il requiert 18 mois dont 6 avec sursis et mise à l’épreuve (SME) pour Abdelhak Attout, déjà condamné pour outrages et violences ; 12 mois dont 6 SME pour Sonia Missaoui, avec mandat de dépôt. Les deux SME comportant obligation de soins et interdiction de paraître au magasin.
Chargée de défendre Sonia Missaoui, Maître Fregosi admet un “comportement dérangeant, après une altercation sans queue ni tête. Mais elle n’est pas radicalisée : elle voulait seulement faire peur”. Sa cliente sera condamnée, sans maintien en détention, à 12 mois dont 6 SME, comme avait requis le parquet. Le tribunal suivra aussi les réquisitions pour Attout, le maintenant en prison. C’est le bâtonnier Keita qui assurait sa défense, revenant sur les faits : “Il voit ces deux enfants terrorisés qui partent en courant donc il pense qu’ils ont volé, car ils partent en courant… Lui, maîtrise mal le français ; comme il n’a pas le langage, il lui reste la violence, d’où cette réaction primaire.”
La Provence
Merci à Lydia