Texte de Fatiha Boudjahlatv secrétaire nationale du Mouvement républicain et citoyen, sur les affairées impliquant des islamistes (burkinis, restaurateur à Tremblay-en-France…) qu’elle interprète comme un “testing géant”.
La mise en série est fascinante :
La femme voilée humiliée par les forces de l’ordre, avertie deux fois auparavant, mais revenant au même endroit sans rien de ce que l’on prend d’habitude pour aller à la plage + le restaurateur refusant de servir des jeunes femmes…alors qu’il les a laissé s’asseoir… L’enregistrement par une des jeunes filles démarre tardivement, comment peut-on passer de la lecture de la carte des menus à l’évocation des attentats ?
Ce qu’il y a de fascinant, c’est la construction méthodique de la figure raciale de l’opprimée. Accès à la plage et aux loisirs refusés à la femme voilée? C’est le rappel des plages interdites aux Noirs en Afrique du Sud sous l’apartheid. Refus de servir les deux jeunes filles dans un restaurant? C’est le rappel des lois de ségrégation aux USA.
L’analogie anhistorique est créée de toute pièce, grâce aux réactions sans discernement de personnes à bout, comme ce restaurateur, dont je me demande comment il a été amené à aborder ce sujet. Les médias, la sénatrice Benbassa, le CCIF, Plenel etc, ne cessent de comparer la situation actuelle au sort réservé aux Juifs dans les années Trente. (Cocasse, quand on connaît l’antisémitisme du monde arabe.) C’est terriblement habile. […] 1) La “race” musulmane est créée et comparée à la “race” noire ou juive. Il y a là une essentialisation qui piège les musulmans qui n’optent pas pour la pratique rigoriste et sont pourtant enrôlés.
2) La pratique rigoriste devient un signe de ralliement solidaire, la base de revendication de liberté et d’égalité. Elle prend une dimension identitaire. La communauté se soude donc autour de symboles qu’elle ne reconnaissait même pas.
3) Escamoter la pratique religieuse rétrograde pour en venir à un discours sur les …libertés civiles, comme dans les années 60 aux USA. C’est au nom de la liberté que les islamistes ne mobilisent et au nom de cette liberté que leurs idiots utiles les soutiennent. C’est ainsi que le féminisme est retourné contre les femmes, les islamistes, qui haïssent les femmes, prétendent défendre leurs droits. Eux qui parlent et méprisent ce particularisme occidental que sont les droits, les libertés et la dignité des femmes, les voilà en usant et les réclamant. […]
Les Français réagissaient avec trop de dignité, ne s’adonnaient pas à la vengeance, à des actes hostiles. Cela ne pouvait convenir au CCIF et autres, qui ont besoin de jouer les victimes pour déguiser leur prosélytisme et leur activisme politique et religieux.
Merci à jiji84