L’écrivain qui fait son entrée à la Fondation pour l’islam de France analyse le rapport à la femme comme une “angoisse” au sein des mouvances rigoristes.
Dans un livre paru jeudi dernier, l’écrivain Tahar Ben Jelloun analyse le rapport à la femme partagé par les franges les plus extrémistes de l’islam comme « un problème de sexualité non résolu ». Il a été par ailleurs nommé ce lundi au conseil d’administration de la future Fondation pour l’islam de France. « C’est pour cela que les islamistes rigoristes disent qu’on doit la couvrir, l’empêcher d’être libre, de se montrer… », relève l’écrivain d’origine marocaine qui publie au Seuil Le Terrorisme expliqué à nos enfants où il explique les raisons du déchaînement du fondamentalisme islamiste.
À l’instar du romancier algérien Kamel Daoud, menacé après avoir dénoncé « le rapport malade à la femme » dans le monde arabo-musulman, Tahar Ben Jelloun écrit que pour les islamistes « tout tourne autour du corps de la femme ». « Au fond, c’est un problème de sexualité non résolu », résume l’écrivain. Pour le romancier, une des principales raisons de la peur de l’islam est qu’« en vertu de la charia pratiquée dans certains pays musulmans, la femme ne jouit pas des mêmes droits que l’homme ». « La polygamie est autorisée, la répudiation aussi, et même la lapidation », énumère l’écrivain. « Quand les Européens voient la condition qui est faite aux femmes dans certains pays, ils sont choqués ; quand ils apprennent qu’en vertu de la charia on coupe la main des voleurs et on lapide la femme adultère, ils sont épouvantés. » « La laïcité implique la liberté d’expression », fait valoir l’écrivain pour qui « l’application de ce principe est une marque de civilisation ». […]
Le Point