Oubliez le guide qui exposait la sexualité allemande aux migrants et celui qui apprenait aux Français à réagir à une attaque terroriste. La nouveauté, c’est un fascicule éducatif anti-islamophobie mis en ligne par une dessinatrice française.
Pourquoi aborder ce sujet en BD ? D’abord parce que Maeril, plutôt versée sur les luttes contre le racisme ou l’anti-LGBT, y est sensible. “J’ai une mère franco-iranienne et un père arménien“, explique t-elle. […]
Et, parmi ses proches, dans son entourage, elle sent depuis quelques mois monter la pression. “Il y a eu les attaques de Paris, puis de Nice, et cette polémique sur le burkini“, détaille-t-elle. “Cela a cristallisé pas mal de tensions. J’ai beaucoup de témoignages d’attaques, dans mon entourage.” Des remarques, des insultes de la part des hommes, des messes basses ou mauvais regard de la part de femmes. “J’ai des amies qui porte le voile, on a déjà essayé de leur arracher, en les insultant“, témoigne Maeril.
Alors cette petite BD, elle s’est dit que ce serait un bon moyen pour désamorcer ces tensions. “J’ai voulu essayer de faire quelque chose, donner un conseil simple pour s’interposer de manière pacifique, et éviter une escalade de violence.” Sa méthode peut paraître gentillette, voire naïve. Mais elle y croit. “C’est une méthode non-violente, inspirée d’un concept anglais qui s’appelle ‘non-complementary behavior’“, décrypte Maeril.
“Il s’agit de couper le lien que la personne qui attaque essaie d’établir avec sa victime en changeant complètement le sujet de conversation.” Cette technique s’applique normalement à l’agressée. Exemple : si une femme marche dans la rue, et se sent menacée par un groupe au loin, elle peut essayer d’aller vers ces personnes, et leur demander l’heure. Histoire de désamorcer. “C’est une technique qui a fait ses preuves, qui court-circuite la montée de la violence.” Mais comme parfois la victime n’a pas le courage de se confronter au harceleur, Maeril a aussi voulu s’adresser aux témoins.
Sa petite BD a été vite repérée, et a son petit succès sur les réseaux sociaux, partagée des milliers de fois. “Bonne idée”, “du bon sens”, “tout mon soutien”… Les messages de félicitation s’accumulent. “Je ne m’y attendais vraiment pas“, se réjouit Maeril. “J’ai été interviewée par cinq journalistes internationaux depuis hier ! C’est impressionnant. Je suis contente d’avoir eu cet impact… En espérant que cela empêchera des agressions.” […]
LCI
Merci à Ligom