Les Français, surtout les « gardiens du Temple linguistique », ne font pas de cadeaux à ceux qui ignorent les règles ou s’en affranchissent. Philippe Blanchet, qui enseigne à l’Université de Rennes 2, dénonce le mépris, le rejet. Il plaide pour la diversité et le respect des droits linguistiques…
Dans un film ou une interview, on sous-titre ou on traduit les discours – certes différents, mais compréhensibles – de Belges, de Québécois, de Sénégalais sous prétexte qu’ils ne s’expriment pas en « bon » français…
Ces discriminations qui visent des personnes en fonction de leurs identités linguistiques – ce que j’ai nommé la « GLOTTOPHOBIE » – font des ravages, humainement et socialement. Des enfants et des adultes sont exclus car ils n’ont pas « la-maîtrise-de-la-langue », des standards…
Emprunts aux langues régionales et étrangères, accents, etc. : je plaide pour que cette diversité soit reconnue car elle constitue une richesse, comparable au style d’un auteur. L’autre, on le comprend aussi grâce à ses gestes, ses regards, ses intonations, ses néologismes. On accueille sa parole, on est justement plus attentif, on s’adapte. Une langue ne se résume pas à la grammaire et au vocabulaire !
Les langues « maternelles » sont déconsidérées au profit du seul français. Or des linguistes dont je faisais partie, dans un rapport remis en octobre 2005, constatent que ” le maintien combiné de la langue « maternelle » et l’apprentissage de la langue dominante permet aux enfants d’obtenir de meilleurs résultats à l’école“… […]
Merci à Jesse James