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Avec déjà au moins 22 victimes de règlements de comptes depuis le 1er janvier, Marseille et ses environs connaissent une année sanglante, sur fond de guerre entre clans rivaux ultraviolents, déstabilisés par les opérations de démantèlement des réseaux de trafic de drogue. “Ces règlements de comptes, on a beaucoup de mal à les prévenir, ça peut arriver n’importe où, n’importe quand”, dit David-Olivier Reverdy, du syndicat de police Alliance.
En un mois, ce sont au total au moins six personnes qui ont été tuées à Marseille et dans ses environs proches dans des affaires de ce type –et deux autres homicides par balle qui ont été dénombrés. Le dernier cas qui relèverait du règlement de comptes a eu lieu samedi au petit matin, un homme ayant été tué de deux balles de kalachnikov tirées à bout portant dans la tête devant une discothèque de Rognac, près de Marseille. […] La rivalité entre les clans dits des “Blacks” et des “Gitans” remonte ainsi à la fin des années 2000. Mais elle s’est accélérée depuis quelques mois, notamment après le démantèlement d’un réseau appartenant aux “Blacks” dans une cité du nord de Marseille, explique-t-on de source proche de ces dossiers. Installés dans une cité voisine, les “Gitans” y ont vu une occasion de tenter de reprendre ou de faire disparaître ce point de vente concurrent.
La guerre de territoires se double en outre de celle des clans et de la vendetta, notent également les observateurs. Deux rivalités majeures sont ainsi régulièrement évoquées comme étant à l’origine de nombreux règlements de comptes ces dernières années: outre celle des “Blacks” et des “Gitans”, celle opposant le clan familial des Redmania à celui des Berrebouh-Tir. Très souvent, les enquêteurs relient les victimes des derniers mois à l’une ou l’autre de ces équipes, qui utilisent parfois des balises GPS pour suivre leurs cibles: il ne s’agit plus uniquement de s’approprier un territoire, mais aussi de venger la mort de ses proches.
Charente Libre

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