Le gouvernement Français vient de demander l’arrêt des discussions que l’UE conduit avec les États-Unis en vue de conclure un traité de libre-échange transatlantique. Afin de développer les échanges entre les deux ensembles économiques, ce projet de traité a pour objet d’harmoniser leurs normes respectives (normes sanitaires, environnementales…) et d’éliminer celles qui ont en réalité un objectif protectionniste.
Les opposants à ce traité craignent notamment que les nouvelles normes soient défavorables à l’environnement et à la santé du consommateur et autorisent des pratiques jusqu’ici proscrites en Europe (par exemple dans le domaine des aliments OGM).
L’édito du Monde, le journal de la classe dominante, explique comment il faut interpréter cette demande du gouvernement Français. La classe dirigeante française ayant bien conscience que la majorité de l’opinion est hostile au développement de la mondialisation et du libre-échange, elle veut faire en sorte que le dossier soit mis de côté à l’approche des présidentielles… avant bien entendu d’être ré-ouvert ensuite.
Le Monde prévient en effet que « dans le paysage économique de l’avenir, le vieux remède protectionniste ne servirait à rien ». Mais pour que la mondialisation soit « mieux tolérée par les opinions », le journal estime que « l’État-providence doit s’adapter pour secourir ceux que la mondialisation malmène » et « protège les hommes et les femmes qu’elle marginalise ».
La mondialisation fait exploser les gains des propriétaires des entreprises grâce en particulier aux délocalisations, qui ont diminué considérablement les coûts salariaux. La classe dirigeante veut confier à l’État, c’est-à-dire aux contribuables, le soin de prendre en charge les dégâts sociaux que la mondialisation provoque en Europe, le chômage massif en particulier. Il s’agit là d’appliquer l’un des principes centraux du capitalisme : privatisation des profits et socialisation des pertes.
Il y a lieu de remercier Le Monde, et ses propriétaires du CAC 40, de se montrer aussi clairs dans l’exposition de la stratégie que l’oligarchie met en œuvre à nos dépens. […]
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