Editorial du monde sur l’échec de la CDU aux élections régionales au Mecklembourg. Avec l’accueil des réfugiés, elle voulait, en ce début de XXIe siècle, assurer la « rédemption » de son peuple. L’Europe ne peut se permettre la fin de l’exception allemande, qui a réussi à être épargnée dans les élections nationales par la vague ultra-nationaliste. La responsabilité historique d’Angela Merkel est là aussi. Au plus bas de sa popularité, elle a un an pour convaincre.
Le désaveu est profond. Un an après avoir ouvert les portes de l’Allemagne aux réfugiés syriens, un an avant les élections générales de 2017, Angela Merkel a subi dimanche 4 septembre un revers politique majeur. […]
En ouvrant ses portes aux réfugiés, Angela Merkel savait qu’elle heurterait de front une partie de son électorat.Sa décision était un mélange de pragmatisme et d’idéalisme : les réfugiés avaient déjà pris la route des Balkans, il fallait éviter une catastrophe humanitaire et l’« appel d’air », s’il a eu lieu, n’a été que marginal. Ensuite, Angela Merkel voulait que l’Allemagne, pour la première fois de son histoire et après la catastrophe nazie, porte l’esprit universel comme la France a pu le faire avec la Déclaration des droits de l’homme de 1789.
Le Monde