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Deux personnes ont été tuées dans des règlements de compte à Marseille alors que la situation à Calais s’aggrave de jour en jour. Pour Xavier Saintcol, juriste, l’ensemble de la classe politique a fait du mot «délinquance» un nouveau tabou.

La droite et l’extrême droite ont jugé plus efficace, en termes électoralistes, d’enfourcher le combat «identitaire» plutôt que celui de l’autorité de l’Etat.

Nous vivons une période étrange. Bien sûr le terrorisme a frappé la France à cinq reprises en 18 mois: 7 et 9 janvier, 13 novembre 2015, 14 et 21 juillet 2016. 250 personnes ont été tuées.

Mais au-delà de ces tragédies épouvantables, la violence et la barbarie se répandent dans l’indifférence générale, noyées dans le maelström de l’actualité. L’hécatombe se poursuit à Marseille: deux meurtres supplémentaires dans la nuit de lundi à mardi. Cela porte à 25 le nombre des tués depuis le début de l’année dans la cité phocéenne livrée à la loi des gangs.

Mais il y a pire. Le 30 août, dans la même ville, un retraité de 80 ans, Eugène, qui effectuait sa promenade quotidienne en face de chez lui, a été dépouillé de sa chaîne en or et roué de coups jusqu’à la mort, sans que ce lynchage n’indigne ni ne fasse réagir. On pourrait aussi parler de ce couple de personnes âgées, de 77 ans, dans le Maine-et-Loire, agressé à son domicile, dont l’homme, victime de sept coups de couteau, s’en est sorti par miracle. […]

Près de 10 000 personnes en situation illégale, n’ayant pas le droit de demeurer sur le territoire français, ont développé une zone de non droit livrée à la violence et aux trafics.

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Elle n’intéresse même plus la classe politique française, noyée dans ses postures, ses haines et ses ambitions carriéristes. Les candidats à la primaire de droite en parlent à peine, comme si la question risquait de salir les mains ou de renvoyer aux échecs des uns et des autres. Même l’extrême droite n’en fait plus comme jadis ses choux gras. Tout se passe comme si la France dite d’en haut, la France de la politique nationale et médiatisée, de l’extrême droite à l’extrême gauche, avait délibérément choisi de laisser «la vile multitude» – la France des quartiers sensibles, du monde rural et des zones urbaines, des enfants et des personnes âgées en état de faiblesse – seule avec ses misères du quotidien. […]

Le Figaro

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