[…] Rachid Meghouche est laconique en tout. Même lorsque ce Lillois de 32 ans n’en mène pas large. « Je sais que les magistrats sont tenus à une certaine réserve, fulmine le président Mikaël Simoëns. Mais je suis également un citoyen. Et je peux vous dire que, vu le contexte, votre petit jeu ne passe pas. Mais pas du tout… »
Les démineurs seront bien déclenchés. Mais pas immédiatement. Des policiers se mettent d’abord en chasse. Lorsque Meghouche est enfin appréhendé, une heure après sa fausse alerte, il est porteur d’un sac à dos. « Les hommes de la BAC procèdent à une palpation, poursuit Mikaël Simoëns. Et là, ils découvrent… une grenade ! » Cette fois, le procureur de permanence est sorti du lit. Les artificiers également. D’autant plus que le suspect ne se promène pas avec un seul engin infernal, mais plusieurs. Un sabre katana et deux grenades.
[…] « D’où viennent ces armes ? », s’étonne le président. « Je les ai volées à un dealer », réplique l’homme dans le box, T Shirt chiffonné et barbe de trois jours. « Et le sabre ?, insiste le magistrat. Avec son pommeau en tête de dragon ? » « C’est décoratif », tente son interlocuteur. « Il devait être sur un mur, pas dans l’herbe, près d’un immeuble d’habitation », l’assomme le juge.« On a finalement été rassurés, ironise à peine la procureure Brunet. Il ne s’agissait que d’une fausse alerte commise par un homme éméché. » Mais, Meghouche, défendu par Dorothée Assaga, a déjà un casier judiciaire explosif. Sanction, cette fois-ci : 18 mois de prison, dont six avec sursis et mise à l’épreuve, et mandat de dépôt.
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