Les réfugiés vivant dans l’Union européenne peuvent mettre “jusqu’à vingt ans” pour atteindre un taux d’emploi similaire à celui des natifs de leur pays d’accueil, selon une note de travail de la Commission européenne et de l’OCDE publiée ce mercredi 7 septembre.
“Dans les cinq années suivant leur installation, seul un réfugié sur quatre a un emploi“, soit le niveau le plus faible de tous les groupes de migrants, d’après ce document portant sur “les réfugiés et le marché du travail en Europe”. Et “après dix ans, ce taux d’emploi atteint 56 %” en moyenne. Le degré de maîtrise de la langue du pays d’accueil “a un impact considérable” sur l’accès à l’emploi, “et ce quel que soit le niveau d’éducation“, ajoute ce document réalisé sur la base de données collectées avant la vague de réfugiés de 2014 et 2015.
Dans ce contexte, il est probable que “porter le degré de maîtrise linguistique des réfugiés à un niveau intermédiaire entraîne des progrès importants de leur taux d’activité“, préconise cette note de travail. Entre un réfugié de niveau “débutant” et un de niveau “intermédiaire”, le taux d’emploi bondit en effet de 28 points. Si les détenteurs du statut de réfugiés maîtrisaient aussi bien la langue locale que les natifs du pays, leur taux d’emploi serait dopé de dix points, estiment même les auteurs du document.
C’est pourquoi “investir tôt dans la maîtrise de la langue pourrait être l’une des mesures les plus rentables pour intégrer les réfugiés et leur permettre de capitaliser pleinement sur leur formation académique, contribuant ainsi à la société“, ajoute la note. Par ailleurs, les réfugiés “ont bien plus de risque d’être surqualifiés que les autres migrants“: c’est le cas de près de 60 % des réfugiés diplômés du supérieur. Autre conclusion, les réfugiés sont les plus enclins à se faire naturaliser. Après dix ans de résidence, 61 % d’entre eux ont pris la nationalité de leur pays d’accueil – contre 57 % pour les autres immigrés.