Elle fait partie des policiers qui ont stoppé la course folle du camion lors de l’attentat de Nice, le 14 juillet. Un mois et demi plus tard, Magali, une policière niçoise s’est confiée, lundi 5 septembre, au syndicat SGP Police Force Ouvrière. “J’essaye que ça aille, c’est pas évident”, confie-t-elle, avant de revenir sur le déroulement de la terrible soirée.
Jeudi 14 juillet vers 22 heures, alors que Magali sécurise avec des collègues la promenade des Anglais, noire de monde pour les festivités nationales, elle voit partir un mouvement de foule. Avec son équipe, ils décident de remonter la célèbre avenue en sens inverse, pour voir de quoi il s’agit. “Au bout de trois secondes on a vu surgir ce gros camion blanc qui percutait un scooter noir”, raconte-t-elle. “J’ai cru tout de suite que c’était un gars qui était bourré (…) On est parti sur la cabine en criant au chauffeur de s’arrêter.”
La suite est désormais connue.“Quand on a voulu intervenir sur la cabine, le conducteur a pris une arme sur le côté et nous a tiré dessus avant d’accélérer.” Sur le moment, ni elle ni son équipe ne comprennent bien ce qu’il se passe. Le camion est finalement immobilisé au bout de deux kilomètres, après plusieurs tirs des policiers. “Quand j’ai vu sa tête sur le côté, en sang, je me suis dit, ‘c’est fini’, mais en fait ça n’est pas fini.”
Depuis ces événements, la policière est en arrêt, et dit s’interroger sur son métier : “D’une manière générale, je me pose la question du sens de mon métier aujourd’hui (…) Je me demande si c’est intéressant de continuer à faire des barrettes de shit, à mettre des PV, si on ne peut pas utiliser notre force autrement.”
Au lendemain de l’attentat le 15 juillet, le député Les Républicains des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, avait confié sur Europe 1, “je n’oublierai jamais le regard de cette policière qui a intercepté le tueur”. Aujourd’hui, si Magali se voit toujours “flic”, elle assure “se voir aussi partir”.