A l’occasion de la parution du dernier numéro de Causeur, la journaliste et directrice de la rédaction de Causeur, Elisabeth Lévy, a accordé un entretien fleuve à FigaroVox. Le burkini est l’un des symboles de la guerre culturelle que l’islamisme mène à la France.
La bataille a déjà commencé. À nous de savoir si nous voulons qu’elle se fasse à la manière corse ou dans les formes républicaines.
Certains, comme les indigènes de la République et tous ceux qui rejouent sans arrêt la guerre d’Algérie, ne sont pas des idiots utiles de l’islamisme mais des complices assumés. En revanche, il y a effectivement, à l’extrême gauche du paysage médiatique, un parti de l’Islam qui fait le jeu, sous couvert de libertés, de l’islam le plus archaïque.
Vous consacrez la une du nouveau numéro de Causeur au Burkini. Vous allez encore énerver ceux qui pensent qu’on en a trop fait avec cette affaire …
[…] Je constate que les grands démocrates qui s’émerveillaient des logorrhées autarciques de Nuit debout, voient d’un fort mauvais œil que l’on débatte d’une question qui intéresse sacrément une majorité de Français, et pas seulement les méchants de-droite: il ne s’agit évidemment pas du seul burkini mais de la progression d’un islam radical et séparatiste, dont le burkini est la dernière fanfreluche.Même quand il ne nourrit pas ou n’encourage pas le terrorisme, cet islam s’impose par la force et l’intimidation dans les territoires où il est majoritaire, d’abord aux musulmans et surtout aux musulmanes, puis aux non-musulmans qui finissent par partir car ils «ne se sentent plus chez eux».
Tout cela, les Français veulent qu’on en parle et ils veulent surtout qu’on arrête de céder du terrain. Les perroquets de la gauche compassionnelle médiatique et politique peuvent répéter à l’envi que les vrais coupables du terrorisme, c’est nous, et intenter des procès en sorcellerie, plus personne ne les écoute. […]
Qui a dit que la reconquête des Territoires perdus serait une promenade de santé ? Mais il serait absurde de regarder le désastre arriver sans rien faire. Il y a des millions de musulmans qui ont choisi leur camp, celui de la France, la France a le droit de choisir ses musulmans et le devoir de les aider à s’émanciper. Pourrissons la vie, par la loi et par la réprobation sociale, de ceux qui sabotent la chose commune avec leurs mœurs d’un autre âge. Arrêtons sans relâche les femmes en burqa, mettons-les à l’amende et si elles y tiennent tant, à leur armure, aidons-les à émigrer vers un pays plus accueillant comme l’Afghanistan. Interdisons aux maris d’emmerder les médecins de leurs épouses. Cessons de financer le prosélytisme associatif. Il y a beaucoup de petites choses à faire…[…]
Plus encore qu’une guerre contre l’islam politique, cette guerre est-elle finalement une guerre contre le «multiculturalisme» et l’ «idéologie de la repentance» ?
Si vous voulez dire que, au-delà des islamistes, la gauche compassionnelle neu-neu que j’évoquais a une lourde responsabilité dans le désastre : en effet, je suis convaincue qu’un des principaux aliments de la haine de la France a été le discours culpabilisateur et repentant martelé par une partie des élites. Voilà des années qu’elles expliquent à des générations de musulmans que nous sommes tous des Dupont Lajoie, des beaufs racistes, des salauds qui ont opprimé leurs grands-parents et exploité leurs parents. Ce discours a eu des effets terribles. […]