11/09/2016
Saint-Étienne du Rouvray, Magnanville… Son nom apparaît dans plusieurs enquêtes de terrorisme. Le jihadiste français, Rachid Kassim, pourrait être le donneur d’ordre du commando de jeunes femmes ayant tenté de mener un attentat à la voiture piégée. Le véhicule avait été retrouvé dans la nuit de samedi à dimanche 4 septembre, à Paris.
Les enquêteurs estiment que le commando a été “téléguidé” depuis la Syrie, et s’interrogent sur le rôle du jihadiste Rachid Kassim. “Toutes les jeunes femmes arrêtées, jeudi soir, à Boussy-Saint-Antoine (Essonne) étaient plus ou moins en contact avec ce jihadiste, via Internet ou la messagerie cryptée Telegram”, révèle un proche de l’affaire au Parisien. “Cet homme est depuis un moment dans le collimateur des services de renseignement.”“Les appels au meurtre de Kassim ont pu inspirer les cibles évoquées par le commando de femmes”, précise une autre source proche de l’enquête.
10/09/2016
C’est l’homme qui aurait piloté les terroristes de Magnanville, de Saint-Étienne-du-Rouvray, et probablement encore le commando de femmes interpellées cette semaine dans l’affaire des bombonnes de gaz à Paris. Qui est Rachid Kassim? Quel est son parcours? Reportage à Roanne, dans la Loire, où cet homme a grandi, avant son départ pour la Syri
Lorsqu’il vivait à Roanne, Rachid Kassim avait pour passion la musique rap. Au début des années 2010, Rachid Kassim se produisait à l’occasion dans la région roannaise, notamment à la fête du parc des Sports, utilisant le pseudonyme « L’oranais ». Il avait même enregistré un album, en 2011, au nom sans doute passé inaperçu à l’époque mais aujourd’hui terriblement évocateur : Première arme.
Au verso de la pochette était représenté un cimeterre, sabre arabe symbole de la conquête. Et que dire des titres de chansons qui laissent deviner une vio lence et une radicalisation grandissantes : Je suis un terroriste, Rap Attentat, ou encore L’émeute enragée.
Nous avons pu entendre quelques pistes de cet album de onze titres. Les paroles y apparaissent particulièrement explicites.
Ainsi, dans Je suis terroriste, le rappeur incarne un Palestinien chassé de sa terre et clamant son désir de vengeance : « Je voulais être médecin, dorénavant j’aspire à devenir martyr ».
« Soldat d’Israël, va t-en de ma Palestine »
« Oui, pour la décapitation, je plaide coupable »
« nos gueules et brûler vifs, ça oui on nous autorise ».
Un peu plus loin encore : « Salam Aleycoum Oussama ben Laden, je suis le cauchemar de Big ben » ; « Pour ma haine, j’ai pas de vaccin ». Et surtout, une phrase qui prend une résonance terrible après la diffusion de la vidéo où Rachid Kassim apparaît en bourreau sanguinaire décapitant au nom de Daech et félicitant l’auteur de la tuerie de la Promenade des Anglais. Et il prévient : « Celui qui sème le vent récolte la tempête, vous êtes pas à l’abri ».
Dans un autre morceau, intitulé Temps, L’oranais affiche son mépris pour la société dans laquelle il vit, énonçant : « Dans ce pays, on viole la pudeur car c’est excitant. »