A Saint-Denis (93), les salles de classe du lycée Suger devraient encore rester silencieuses ce lundi matin après la violente agression d’un surveillant.
Les profs, en grève depuis mardi dernier, prévoient de poursuivre leur mouvement. Selon un enseignant syndicaliste, un représentant de l’inspection académique pourrait leur rendre visite à la première heure pour tenter de dénouer la situation. S’il n’y parvient pas, les grévistes pourraient aller manifester à Paris, devant le ministère de l’Education.
C’est l’agression violente d’un surveillant, lundi dernier, qui a mis le feu aux poudres. Alors qu’il était à l’entrée de l’établissement pour surveiller les entrées et les sorties, le jeune homme a été passé à tabac en tentant d’empêcher une intrusion.
Quelques témoins ont décrit une scène violente, durant laquelle le surveillant a été frappé à plusieurs reprises par un groupe, y compris une fois qu’il était à terre. La victime a été hospitalisée et a ensuite écopé de 15 jours d’ITT (interruption temporaire de travail).
Avec neuf assistants d’éducation pour 1 200 élèves, les enseignants réclament le doublement des effectifs de surveillants. Mais la réponse du rectorat de Créteil est loin de les satisfaire : «On nous a envoyé un Inspecteur de vie scolaire, chargé d’établir un diagnostic et de trouver des solutions pour fonctionner avec les moyens existants. C’est une réponse hors-sujet», estime Aurélie Gigot, enseignante d’anglais.
Selon les différents témoignages recueillis, plusieurs individus – entre deux et cinq – extérieurs à l’établissement ont tenté de s’introduire dans l’enceinte scolaire lundi 5 septembre, vers 15h, pendant la pause des lycéens. Un surveillant, seul à la grille et qui est nouveau dans ce lycée, s’est interposé en leur refusant l’accès. Il a alors essuyé plusieurs coups de ces individus.
“L’agression s’est poursuivie à l’intérieur du lycée. Plusieurs élèves, dont un qui a été formellement identifié, ont pris part aux violences”, explique Aurélie Gigot, professeure d’anglais. “On entendait des cris. Le surveillant était tout rouge, il avait des traces de coups sur le visage”, raconte Jonathan*, 16 ans, qui a assisté à la scène que certains qualifient de très violente.
Et pour cause, selon Aurélie Gigot, le jeune homme souffre de plusieurs fractures au crâne et a le nez cassé. Après son passage à l’hôpital, les médecins lui dispensent 15 jours d’ITT, raconte-t-elle. La victime ne souhaite pas parler à la presse. […]
Merci à cathyB