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14/09/2016

Plusieurs jours après la rentrée scolaire, le recteur de Paris a décidé d’utiliser pour 2017 un nouvel algorithme du nom d’Affelnet pour répartir les élèves lorsqu’ils passent du CM2 à la 6ème. Son objectif ? Enrayer la ségrégation sociale dans la capitale. Pourtant, le même système mais pour le passage du collège au lycée a montré quelques défaillances: le lycée Turgot, situé dans l’est de Paris affiche par exemple 83% d’élèves boursiers, soit un niveau bien supérieur aux autres.[…]

Étant donné l’importance du critère géographique, les effets pervers de cette politique ne peuvent exister que dans le secteur est de la capitale, à la population socialement mélangée. En effet, jusqu’ici, il y existait de bons lycées, avec plus de mixité sociale qu’à l’ouest, qui risquent de voir leur niveau décliner, étant donné le caractère aléatoire de la nouvelle répartition des élèves. L’affectation au lycée public apparaissant comme une forme de loterie, les catégories sociales les plus aisées, qui détestent le hasard, risquent de les déserter privilégiant l’enseignement privé, non concerné par la mesure, ou trouvant des moyens, à travers, entre autres, le choix des options, pour inscrire leurs enfants dans les autres secteurs de la capitale.

On risque d’arriver dans l’est parisien à la même situation qu’aux États-Unis dans les années 1960 où les politiques de busing ont conduit à l’effondrement du système scolaire public des grandes villes américaines, très rapidement déserté par les classes moyennes blanches. A terme, il existe un risque de disparition des bons lycées de l’est parisien, avec à la clé une désaffection des enseignants pour ces lycées.[…] La part d’aveuglement politique est totale, soit par naïveté, soit par cynisme.

Les politiques de mixité sociale, qui s’apparentent, rappelons-le, simplement à une politique de mixité ethnique dans les grandes métropoles, n’ont jamais fonctionné, mais les dirigeants politiques français continuent malgré tout de les prôner en faisant une sorte de panacée à tous les problèmes sociaux du fait de leur incapacité à proposer de nouvelles solutions à un problème ancien, qui s’est accentué au fur-et-à-mesure du temps. Il n’y a pas de réelle volonté politique de régler ces problèmes, les politiques de mixité sociale mises en œuvre servent surtout à faire croire au reste de la population que l’on fait quelque chose.[…]

Atlantico

Merci à oxoxo

 


06/07/2016

C’est un ghetto que l’on construit : on est très en en colère et amer, tout le monde se sent trahi ». Ces paroles cinglantes, c’est le proviseur du lycée Turgot (IIIe) Christophe Barrand qui les prononce. A la rentrée, son établissement de 245 élèves verra sa part d’élèves boursiers passer de 40 % à… 83 %. Une situation inédite que l’on doit à Affelnet, le logiciel qui dispatche les élèves de 3e dans les lycées publics en octroyant un bonus pour les boursiers pour favoriser la mixité sociale (lire encadré).

Devenu très prisé en raison de ses performances au bac (98 % de reçus en 2015) mais surtout de sa capacité à faire progresser les élèves, le lycée du Marais a connu cette année une explosion des demandes des familles : 3 000 enregistrées au printemps dont 700 en premier choix. « Du coup, la moulinette d’Affelnet a été débordée, reconnaît Christophe Barrand. Mais on a choisi de laisser faire. Pourquoi personne n’a revu la copie ? ».

Même indignation de l’équipe enseignante de Turgot qui s’alarme. Dans une lettre ouverte à la ministre de l’Education publiée ce mardi dans Libération, ils exigent des « moyens humains et budgétaires » pour la rentrée de septembre. « La procédure Affelnet va contribuer à recréer une ségrégation scolaire qu’elle était censée réduire » déplorent les professeurs.
(…)

Le Parisien

Merci à jojo2

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