Marwan Muhammad a-t-il dépassé les bornes ? Le 28 août dernier, le directeur exécutif du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), association « non confessionnelle et apolitique », prend le micro à la mosqué de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). Quelques heures plus tôt, un restaurateur de la ville a chassé de son
établissement deux clientes voilées.
Ce soir-là, campé dans le mihrab, le renfoncement architectural qui indique aux pèlerins la direction de La Mecque, Marwan Muhammad rappelle à ses auditeurs que « les musulmans n’ont besoin de la permission de personne pour savoir comment s’habiller, comment s’organiser, comment construire leurs mosquées ». Mais encore faut-il qu’ils soient capables de « se mobiliser politiquement ». Il précise : « Etre capable de mener une mobilisation en envoyant 1 000 courriers, 2 000 courriers, 5 000 coups de fil à tel élu dont on considère que le comportement est problématique, c’est une action politique […]. Plus on pèsera politiquement sur le plan citoyen, plus ce sera difficile pour des élus de nous maltraiter. » […]
[…] Une campagne nationale financée par la fondation de George Soros […]
« Mobiliser des plus rigoristes aux moins pratiquants »
[…] Pour réussir ce grand écart, le collectif escamote les sujets qui pourraient diviser ses ouailles. A commencer par les questions religieuses, sur lesquelles Marwan Muhammad refuse obstinément de se prononcer. A la rubrique « 2015 en dates », le dernier rapport du CCIF évoque en deux lignes et demie la soirée sanglante du 13 novembre : « Plusieurs attentats sont commis dans des lieux très fréquentés de la capitale. » Pas un mot sur l’Etat islamique ou les motivations pseudo-religieuses des terroristes. Dans les jours qui ont suivi les attaques, le collectif a signé deux tribunes. L’une, « Nous sommes unis », aux côtés de responsables associatifs et politiques de toutes confessions. L’autre, « Ensemble plus forts que jamais », avec la très islamique ONG BarakaCity et le blog militant Al-Kanz. Plus ambigu que ça…