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19/09/16

L’étude sur les musulmans de France de l’IFOP pour l’Institut Montaigne, publiée dans le Journal du Dimanche, a dévoilé quantité d’informations sur les profils des musulmans français. Mais c’est un chiffre et un seul qui a fait réagir les politiques : 28 % de ces musulmans ont adopté un système de valeurs clairement opposé à celles de la République. Dont une moitié de jeunes. “Une donnée à prendre avec des pincettes” selon 20 minutes.
Dans un contexte marqué la peur du terrorisme et la campagne électorale, les amalgames peuvent s’accélérer. […] Sur son blog, le candidat à la primaire de la droite Alain Juppé a estimé que, face à ce « durcissement de la religion musulmane », il fallait bâtir «un Etat fort ». De son côté, François Fillon a relevé au « Grand rendez-vous » Europe1/iTELE/Les Echos «une sorte de dynamique en faveur de la radicalisation ».
Mais ce chiffre mérite précisions. Sur Europe 1, la journaliste Marie-Christine Tabet auteure de l’article du JDD nuance : « C’est 28 % de musulmans qui seraient dits “autoritaires”, beaucoup plus fermés sur la religion (…) «ça ne veut pas dire radicalisés. » Et ce chiffre recouvre une multitude de réalités. Certains portent la burka, d’autres défendent la polygamie… «La qualification de marginal n’est pas adéquate, car elle dépend d’où on met le curseur : est ce qu’on s’intéresse à l’habillement, au comportement alimentaire, au rapport à l’éducation…», souligne le sociologue Raphaël Liogier.
L’étude de l’Institut Montaigne avance quelques pistes pour expliquer l’attrait d’un islam plus rigoriste par les jeunes Français musulmans. « Un islam qui apparaît comme une réponse au malaise identitaire car il permet de répondre à la question ‘Qui suis-je si je ne suis ni vraiment français ni citoyen du pays d’origine de mes parents ?’ Un islam qui se veut en rupture avec celui des grands-parents, des parents qui ont baissé la tête ” […].
Justement, François Burgat, directeur de l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman explique cette tendance par «les ratés évidents de la machine républicaine à fabriquer des citoyens», soulignant la défiance des autorités à l’égard des musulmans.
Le risque, c’est d’alimenter ce repli identitaire par l’islamophobie. « L’islamophobie peut provoquer des vocations chez les plus fragiles, insiste Raphaël Liogier. Les politiques jouent aux pompiers pyromanes à force de parler de burkini et de nourrir les stéréotypes. » Et les chercheurs de l’enquête de l’IFOP mettent en garde. « Le pire serait que l’on réponde à la pulsion de révolte d’une partie des jeunes, fondée sur l’idée qu’il y a ‘eux’ – les ‘impurs’ – et ‘nous’ – les musulmans fiers de l’être, mais victimes de l’islamophobie ambiante – par un discours politique fondé lui aussi sur cette dichotomie. Dans le contexte sécuritaire actuel, cette tentation sera difficile à éviter. Mais, il faut savoir résister aux provocations et à la haine. Surtout quand elles proviennent d’une part significative de la jeunesse française. La France peut faire la guerre à Daesh, elle ne peut pas entrer en guerre avec une partie de sa jeunesse. »
20 minutes


L’enquête de l’Institut Montaigne réjouit Dany Cohn-Bendit

RMC – Bourdin Direct – 19/09/16
Interview d’Hakim El Karoui de l’Institut Montaigne


18/09/16



Un rapport esquisse un portrait des musulmans de France “à rebours de certaines idées reçues” selon Le Monde. Cette étude de l’Institut Montaigne, « think tank » d’obédience libérale s’adosse à une enquête « inédite » de l’IFOP, réalisée alors que la vague d’attentats depuis 2015 et l’approche de la présidentielle enflamment les débats sur la place de l’islam. Intitulée « Un islam français est possible », elle a été réalisée sous le contrôle d’Antoine Jardin, docteur en science politique et chercheur au CNRS, et publiée en exclusivité par le JDD, dimanche 18 septembre.

Selon l’étude, les musulmans comptent pour 5,6 % des habitants de métropole. Contredisant les chiffres souvent avancés (de 8 à 10 % de la population française), l’étude estime entre 3 millions et 4 millions leur nombre.

29% des interrogés se sont déclarés “d’accord” à l’affirmation suivante: “La loi islamique (charia) est plus importante que la loi de la République”.( Le Monde ; Le JDD

Merci à handsome55, T M et jidji

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