Marine Le Pen s’est attaquée jeudi à trois “dogmes”: le collège unique, “l’élève qui écrirait son propre savoir” et la non-sélection à l’entrée à l’université. Le syndicaliste Laurent Escure (Unsa) dénonce le programme du Front national sur l’école.
Le programme de Marine Le Pen est une alternance de vieilles lunes et de messages creux. Il est à rebours des valeurs émancipatrices de la République. Vouloir sélectionner à l’entrée des universités et mettre fin au collège unique, c’est simplement accentuer la reproduction des inégalités sociales.
Mettre fin au collège unique signifie que les élèves n’auraient pas une formation commune à partir de la sixième. C’est renoncer à l’ambition d’une qualification commune à la fin de la scolarité obligatoire. C’est multiplier les chances du déterminisme sociale, très marqué malgré les efforts effectués ces dernières années.
Dans les enquêtes Pisa, enquêtes organisées tous les trois ans par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), on constate que ce phénomène va en s’améliorant mais l’école reproduit, voir accentue, les inégalités sociales. Plus tôt on sélectionne et trie les élèves, plus on aggrave ce phénomène. Voilà ce Marine Le Pen et les réactionnaires de la vieille extrême droite propose comme programme. […]
A propos de son électorat, y a-t-il de plus en plus d’enseignants qui adhèrent aux idées du Front national ?
Non. Nous surveillons cela de près. Il y a de plus en plus de gens qui expriment ouvertement leur vote pour le Front national mais ce sont les mêmes qu’auparavant, sauf que la parole s’est un peu libérée. En termes de proportion, le monde enseignant est protégé.
Le Nouvel Obs