Pour Élisabeth Schemla, la majorité des médias a choisi de voir le verre à moitié alors que les signes d’un islamisme croissant sont là. Très dérangeante pour la société française, ardue à maîtriser: la réislamisation des musulmans et l’islamisation des non-musulmans. 80% de ces musulmans pensent que les enfants devraient pouvoir manger halal dans les cantines scolaires, une bonne partie le revendique même clairement. Autre marqueur, vestimentaire celui-ci, le hidjab, le foulard. Une autre affaire.
Il est plus clivant parce que les musulmans et les musulmanes savent, eux, quelle conception des rapports hommes-femmes il recouvre, ce qu’il implique, ce qu’il signifie par rapport à nos lois. Malgré tout, il suscite l’adhésion de 65% de cette population, de religion ou de culture musulmane. Là encore, difficulté pour la laïcité, 60% de celle-ci souhaite que les filles puissent porter le hidjab dans les établissements scolaires. On voit que l’espace privé est très majoritairement considéré par les musulmans comme devant s’élargir aux sanctuaires de l’espace public.
De plus, la séduction exercée par l’islam va s’amplifiant auprès des générations nouvelles, celles qui vont prendre la relève. La population convertie est jeune, très jeune, radicale, très radicale, mêlant religion vague, haine de la laïcité, de la France et des autres Français, violence politique, besoin d’héroïsme, inculture et, vis-à-vis des femmes, une inacceptable barbarie. […]
Hakim El Karoui trouve une excellente formule pour les résumer: «l’islamisation de la radicalité et la radicalité de l’islamisation.» Toute la question est de savoir, sur fond de lente mais certaine glissade de la majorité des musulmans vers l’islamisme, si l’autorité politique va enfin se décider à agir vite et bien pour structurer un islam français.
Le Figaro
Merci à Lilib