Menacés par des musulmans radicaux, certains réfugiés chrétiens cherchent à quitter leurs centres d’accueil. Les responsables protestants et catholiques parlent de « cas isolés », mais prennent le problème au sérieux.
Mehdi Davud se rend tous les dimanches après-midi dans une petite église protestante du quartier de Neukölln à Berlin. Il y assiste à un office en allemand, traduit en langue persane. Cet informaticien iranien de 33 ans est arrivé en Allemagne il y a un an et a suivi, tous les samedis, des cours de catéchisme avant d’être baptisé au printemps. « En Iran, on m’aurait tué pour oser changer de religion », explique ce trentenaire, au large sourire. Pourtant, ici aussi, au cœur même de la capitale allemande, il se dit mal à l’aise.
À son arrivée, il a été logé, avec 2 000 autres personnes, dans le plus grand foyer d’accueil de la ville, dans les anciens hangars de l’aéroport de Tempelhof. Ce qui l’a poussé à quitter ce centre n’est pas la promiscuité mais les menaces qu’il a reçues de la part de musulmans radicaux.
« Un petit groupe a commencé à nous demander pourquoi nous ne priions pas avec eux, le vendredi, et pourquoi nous lisions la Bible. Ils nous ont dit qu’un musulman n’avait pas le droit de changer de religion. Ils étaient 7-8 personnes au départ, puis une cinquantaine. J’ai eu peur. » Mehdi n’a pas été violenté, mais il s’est senti suffisamment en insécurité pour demander l’aide du directeur du centre. « Il m’a trouvé un autre foyer, plus petit », explique-t-il.
Sans être un phénomène de masse, les violences, sont une réalité à prendre en compte
La branche allemande de l’organisation évangélique Portes ouvertes a réalisé en début d’année une enquête auprès de 231 chrétiens irakiens, afghans et syriens (199 sont des convertis) logés dans des centres d’accueil : 204 disent avoir été victimes d’insultes, de menaces ou d’agressions physiques de la part de colocataires musulmans. Pour cette association, ceci ne serait que le « sommet de l’iceberg ». […]
Merci à Josselin