Vous avez sans doute déjà vu passer Pepe la grenouille à un moment ou à un autre depuis dix ans sur le Web. L’amphibien anthropomorphe est un des plus célèbres mèmes d’Internet depuis la fin des années 2000. Mais il a pris une signification particulière au cours de la campagne pour l’élection présidentielle américaine 2016. Pepe The Frog est devenu un signe de reconnaissance utilisé par l’« alt-right », ce mouvement politique conservateur, proche des théories des nationalistes blancs, qui soutient Donald Trump dans la course à la Maison blanche.
Le Daily Beast avait été le premier en mai a souligné cette appropriation du “mème”. Mi-septembre, le site de campagne de la candidate démocrate publiait un article pour expliquer que Donald Trump et son équipe reprenaient ce personnage « associé en ligne aux suprémacistes blancs », tandis que le même jour, le site The Daily Dot démarrait un papier consacré à la grenouille ainsi : « Pepe the Frog a été pris en otage par l’alt-right. Celui qui fut un noble mème est maintenant une icône du suprémacisme blanc […] Il a plus que jamais besoin de notre aide. »
La question de l’utilisation de Pepe est tellement importante aux Etats-Unis que la candidate démocrate Hillary Clinton consacrait un discours sur les liens entre Trump et l'”alt-right” lors duquel un homme a crié “Pepe”.
Le coup de grâce pour la grenouille est intervenu mardi : l’ONG Anti-Defamation League, qui lutte contre le racisme aux Etats-Unis, a indiqué que Pepe The Frog est désormais « un symbole de haine ».