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À une voix près, par 88 voix contre 87, le Conseil national a voté l’interdiction de se couvrir le visage en public sur tout le territoire suisse.

Pour une fois, le Conseil national (l’équivalent en Suisse de l’Assemblée nationale) n’a pas attendu que le peuple se prononce pour réclamer une modification de la loi. Mardi 27 septembre, les députés ont dit non au port de la burqa par 88 voix, contre 87 et 10 abstentions (le Conseil national compte 200 députés). Sur ce sujet, les Helvètes ne se sont pas déchirés comme à l’accoutumée entre Alémaniques et Latins, mais entre ceux de droite et ceux de gauche. Tous les élus socialistes et Verts ont rejeté l’interdiction de la burqa, mais aussi de toute autre pièce de tissu cachant le visage. Ce projet de loi vise également les casseurs portant une cagoule lors des manifestations.

Sur ce dossier sensible, c’est le canton du Tessin qui a tiré le premier. Prenant l’exemple de la France, il lance une initiative anti-burqa, à laquelle les Suisses italiens répondent favorablement en 2013, à 65 %. L’hôtellerie-restauration était pourtant montée au créneau, rappelant que les touristes du Moyen-Orient, peu regardants sur les dépenses, avaient souvent sauvé la saison estivale de Lugano.
L’interdiction des minarets

Une fois encore, c’est l’Union démocratique du centre (UDC), le parti le plus à droite de l’échiquier politique mais aussi le plus important, qui a fait le forcing pour que l’exemple tessinois soit repris au niveau fédéral. En 2008, le comité d’Egerkingen, qui rassemble la droite dure, avait déjà lancé une « initiative populaire » (référendum) « contre la construction des minarets ». Une « initiative » approuvée par une majorité de Suisses alors que la Confédération ne compte que 4 minarets et 350 000 musulmans ! Cette fois, il s’est lancé en mars 2016 dans la collecte des signatures (il en faut 100 000) pour bannir le voile intégral. […]

Le Point

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